22.11.12

Une Foodie à New York-Part IV


The Dutch, Prince St, SOHO
Ma dernière visite dans cette ville vibrante de possibilités datait du printemps 2011. Pas de magnolias en fleurs à l'aube de la "Thanksgiving parade" mais un climat un peu plus clément qu'à Montréal et un soleil présent pour réchauffer Central Park toujours aussi beau avec les couleurs d'automne.

Avec seulement 3 jours à planifier, j'ai du faire des choix déchirants pour mes repas, centre de mon voyage et de ma vie en général. Quand on est obsédée de bouffe et amoureuse de sorties au resto comme moi, planifier un voyage à New York donne des maux de têtes. Trop de choix, trop de nouveautés, trop de "hots spots". Je plains les gens qui voyagent avec moi car je suis prête à marcher des kilomètres pour juste un "snack" d'après-midi. Je brave le froid, les temps d'attente, je fais mal au portefeuille, bref! je suis folle à lier quand il s'agit de me nourrir.

Lors de notre arrivée en fin de journée,  mon premier objectif était d'aller explorer le fameux "Eataly" dont tout le monde parle élogieusement.  Je sais pas si c'est l'effet qu'on venait juste d'arriver en ville et que mon excitation et mon appétit étaient à un summum mais j'étais comme un peu hystérique en découvrant cet endroit. Genre mi-resto, mi -épicerie fine et vous l'aurez deviné par le nom, on est dans l'Italien. C'est le "jack pot" pour les grignoteurs en séries et les cuisiniers. J'aurai voulu pouvoir acheter les incroyables "ribs" âgés, les divers jambons, les mozzarelles, les  oursins et les huîtres, les superbes champignons bolets...et j'en passe. L'idée d'une glacière m'est venue en tête mais c'était un peu de la folie de passer aux douanes avec tout ça alors je me suis contentée d'un petit en cas de fin de journée. 


Plateau charcuteries au EATALY

On s'est assis au bar pour déguster un superbe plateau de charcuteries et fromages avec de la mostarda sur la Piazza. Beau choix de vins au verre. Beaucoup de bonheur. On est entourés de Newyorkais qui grignotent debout en sirotant l'apéro (il est 17h30 un jeudi soir) et qui vont repartir avec un sac de provisions. Si vous avez déjà visité le "food court" de chez Harrods à Londres, vous verrez une similarité ainsi que la Grande Épicerie de Paris (au Bon Marché) mais je n'avais encore jamais rien vu de tel de notre bord de l''Océan.  C'est vraiment un beau concept avec une dizaine de petits restaurants parmi l'épicerie.

http://www.eataly.com



Prochaine découverte enlevante fut le souper au Brushtroke dans le quartier de Tribeca (Triangle Below Canal St au cas où vous sauriez pas). Une association avec le chef  bien connu David Boulay et le chef Yoshiki Tsuji (de l'Institut culinaire Tsuji à Osaka) a donné naissance à ce nouveau resto de cuisine japonaise authentique mais qui se veut innovatrice. Le décor de bois blond est presque ton sur ton. C'est reposant pour les yeux mais vibrant de beau monde dans la salle. Nous avons pu observer le fourmillement de la cuisine tout le long de notre dégustation 6 services avec "pairing" de vin/saké fantastique. Il n'y a pas de menu à la carte dans cet établissement mais on a plusieurs choix à faire tout de même entre les plats de poissons, viandes et risottos. Oui oui j'ai dit risotto mais "japanese style".

Bar Rosé parfumé au Yuzu, Oursin et Osetra

Plat de riz aux sardines et purée de Maitake

Biscuits feuille de riz et thé vert , pannacota gelée de grenache


Après une entrée de légumes d'automne dans une émulsion dashi au sésame avec une gelée de pétales de Chrysanthème fort intéressante je me suis fait jeter par terre avec un simple bouillon aromatisé avec des champignons et de la truffe cachant la texture onctueuse d'un flan..c'était divin marié avec le parfait saké. (je trippe pas saké pantoute mais celui là j'ai aimé)  Une belle assiette de sashimi s'est fait vite oubliée avec un plat magnifique de Bar Rosé parfumé au Yuzu garni d'un oursin gigantesque et de caviar Osetra. Le steak Wagyu rehaussé de grains de poivre vert de Madagascar était simplement la perfection incarnée.  Les plats de riz étaient tous deux vraiment onctueux et délicieux l'un au crabe avec un léger parfum de bisque et l'autres aux sardines et champignons maitake. Les desserts étaient légers, aériens même et une maudite chance pour mon estomac. J'ai adoré la crème glacée au mirin et le pannacota au grenache et surtout la touche finale: des chips de riz saupoudrés de poudre de thé vert renfermant quelques noix de pins grillées.

La beauté de cette cuisine c'est que même après une quantité impressionnante d'aliments, on ne file pas trop plein et la digestion se fait tout en douceur. Vive la finesse de cette cuisine "Kaiseki". Mais tant de bonté a un prix. Comptez 85$ par personne + les divers extras (le Wagyu est +38$ notamment) et le "wine pairing" nous a été offert à 75$ par personne.  Je suis sortie ravie de cette expérience et j'ai vite oublié l'addition en me remémorant les plats la tête sur l'oreiller...mmm. C'est comme un Eleven Madison Park Japonais!

http://www.davidbouley.com/



Justement attirée par les noms de Daniel Humm et Will Guidara, respectivement chef et maître d'oeuvre derrière le Eleven Madison Park, j'ai fais une réservation au Nomad pour le soir suivant. Hôtel et restaurant sont ouverts depuis 7 mois seulement et il semble déjà que ce soit un franc succès.  Ce qui m'a plu d'emblée dans cet endroit c'est la chaleur du bois foncé et les salles multiples. Certaines avec des murs couverts de rayons de livres comme dans une bibliothèque. On prend l'apéro dans un gros fauteuil de cuir en observant la faune de gens dans la mi-trentaine et plus. C'est plein à craquer dans toutes les pièces et autour du superbe bar. Pourtant pas de temps d'attente pour se faire servir un verre et on nous retrouve sans problème dans ce labyrinthe pour nous amener à notre table, à l'heure précise de notre réservation.



"The Library" Hotel Nomad
 
Cet endroit est distingué et le service l'a été du début à la fin. J'ai vraiment été impressionnée également par le prix de la facture, étonnamment bas pour la qualité et l'ensemble de l'expérience. J'ai même pensé qu'on avait oublié de nous charger nos flûtes de champagne..ben non.  On se comprend que c'est pas "cheap" mais on a vu pire dans le genre.  On retrouve le style de la cuisine du Eleven Madison dans plusieurs assiettes, notamment celle du homard poché à la perfection servi de façon artistique avec du fenouil, de l'orange et olives noires.  Les entrées de moelle, de chou-fleur rôti et l'oeuf poché nous ont plu pour les goûts intéressants et des portions parfaites.  Je retournerai à cet endroit sans hésiter lors d'une prochaine visite, c'est un MUST.


Os a moelle gratinés

Homard poché avec fenouil, oranges et olives

Oeuf avec choux kale,  chorizos et croutons
http://www.thenomadhotel.com



Avant de dîner très tard au Nomad nous avons eu le temps de manger une superbe assiette d'huîtres pour l'apéro au John Dory Oyster Bar juste à côté dans le Ace Hotel. On a adoré cet endroit résolument très bondé et pour de bonnes raisons.  Les oursins servis dans leur coquille chevelue avec un vinaigre de pomme grenades étaient vraiment cools autant que le barman et ses divers cocktails au gin. 

John Dory Oyster Bar

http://thejohndory.com/


Le Ace Hotel abrite également le populaire Breslin, deuxième établissement étoilé de la chef British April Bloomfield. Cet endroit style gastro pub Anglais est bien correct mais le plateau de terrines et la côte de boeuf pour deux m'ont fait réaliser qu'on a rien à envier aux Newyorkais pour ce type de bouffe chez nous. Nous avons le Joe Beef, le Chien Fumant et le Kitchen Gallery qui vont nous servir une côte de boeuf de qualité égale, moins chère et mieux présentée. Celle du Bistro B à Québec aussi mérite une mention. 1 Étoile Michelin c'est glamour...mais celles du Brushstroke et du Nomad brillent plus dans mon ciel que celle du Breslin. Il paraît que le burger et les puddings valent la peine mais je n'y ai pas touché malheureusement.

Je suis retournée évidemment au Momofuku Ssäm Bar, ayant eu un gros buzz lors de ma première visite. En apercevant la pêche du coin de la rue, je salivais déjà à l'idée de me mettre sous la dent un de ces buns au porc "steamé" et les petits "rice cakes" à la chair de saucisse de canard épicée. Je ne fut pas déçue, un stop Momofuku est incontournable.



http://momofuku.com/


Dernier endroit que j'ai bien aimé pour le brunch c'est The Dutch sur la charmante rue Prince de Soho. J'y ai bu le meilleur "latté" de mon voyage si ce n'est pas mon meilleur tout court. Le menu était original. On a mangé un sandwich oeuf et "baloné" maison ainsi que des oeufs pochés avec hollandaise au Chipotle sur biscuit au cheddar et des patates rissolées appelées " hometown" mais que je qualifierais tout simplement de cochonnes.  Tout avait beaucoup de goût et l'endroit sympa.





http://thedutchnyc.com/


J'avais dans mon plan le Torissi Italian Specialties mais avoir une réservation à une heure décente s'est avéré impossible. J'aurais bien aussi essayé le Prune qui est dans ma mire depuis un méchant bout et revivre l'expérience Eleven Madison Park. Ce dernier, faisant désormais partie du Top 10 au monde de San Pellegrino, affiche complet 1 mois d'avance pour le souper et les prix du lunch ont presque triplé depuis 2011. Il faudra être chanceux pour y manger désormais et prêts a payer le gros prix.

 Résolution 2013:  Aller à NY au moins 2 fois. C'est trop hot et ce n'est qu'un petit 6 heures de machine (comme disait ma grand-mère) à partir de Montréal donc pas d'excuses!!!!! 


Pour consulter mes billets précédents sur NY:

http://bouffeviemtl.blogspot.ca/2011/04/une-foodie-new-york-part-i.html

http://bouffeviemtl.blogspot.ca/2011/04/une-foodie-new-york-part-ii.html

http://bouffeviemtl.blogspot.ca/2011/04/une-foodie-new-york-part-iii.html



8.11.12

PARK

Eh non! Mon blogue Bouffe et Vie n'est pas mort mais n'a pas été fort fort durant ma retraite d'été campagnarde où j'ai mis pas mal en veilleuse mon habituelle assiduité quant aux sorties resto.  Les fois où je revenais en ville, j'allais manger la plupart du temps dans mon "top 10" pour ne pas être déçue. Car je dois dire, 3 fois sur 4, quand j'essaie un nouvel endroit, je n'y remettrai pas les pieds. Pas nécessairement que ce soit exécrable mais pour m'attirer une seconde fois voire une troisième et pour que j'ai envie de recommander un endroit à quelqu'un, il faut que ce soit à mon goût spécial. Le petit je -ne- sais- quoi qui nous accroche, la cuisine qui a de la personnalité dans un cadre confortable, ça ne se trouve pas à tous les coins de rues.

Je ne prendrais pas la peine d'écrire un billet pour vous dire de ne PAS aller manger quelque part...je trouverais ça prétentieux et méchant vu que tous les goûts sont dans la nature alors dites vous que si j'ai envie de parler d'une place, c'est que selon moi, ça en vaut vraiment la peine.

Ceci dit ma découverte intéressante de l'été fut sans aucun doute le PARK niché dans le Victoria Village à Westmount, endroit qui ne foisonne pas de bonnes tables et qui a profité de l'engouement des résidents assez rapidement.  Manger des sushis ailleurs que chez Jun-i, pour moi, c'était comme impossible depuis 6-7 ans. Je suis toujours déçue ailleurs alors ce fut tout un événement  que lors de ma première visite au Park, on m'ait accrochée à cause des Sashimis servis dans une marinade légèrement truffée. Bonheur!

Sashimis "Park style"


 
Les poissons sont originaux et viennent d'un peu partout dans le monde.On nous a même servi une fois, des vivaneaux tués en acuponcture...oui oui meurtre tout doux, dodo avec des aiguilles.

Ce nouveau resto où l'on peut manger des sushis d'une originalité et d'une fraîcheur irréprochable n'est toutefois pas catalogué Japonais par le chef lui- même.  Antonio Park se qualifie de multiculturel dans sa cuisine, il explore beaucoup ce qui se fait ailleurs et se laisser inspirer pour créer de vrais plats "fusion".  Le résultat:  un party dans la bouche!  

Ne vous attendez pas de commander vos Nigiris à la pièce comme dans la plupart des endroits où l'on mange du sushi.  C'est au choix du chef, selon les arrivages donc plein de surprises dans l'assiette.  Mon dernier plat de Nigiri n'avait pas moins de  8 différents poissons (servi pour 2) avec des garnitures différentes pour chacun. Le saumon légèrement cuit à la torche ici avec du sirop d'érable était particulièrement séduisant.  Les deux toros (bedaine) de Hamachi (thon à queue jaune) et thon Albacore fondaient littéralement en bouche.  On propose un maki du jour, qui selon les dires de la serveuse, peut devenir le maki de l'heure...donc vous risquez de ne pas manger la même chose que votre voisin.

Nigiris

Le menu dégustation de 5 services Omakase est habituellement constitué d'une soupe, d'une entrée, d'une assiette de Nigiris, d'un plat chaud (poisson ou viande) et d'un dessert. Vaut grassement son prix de 60$ par personne. Lors de ma dernière visite, nous avons goûté à un potage de patates douces avec chips sucré et réconfortant. Ensuite une entrée de Burrata avec du homard poché citronné servi sur des betteraves blanches coupées en julienne.  Quel wow! le crémeux du fromage avec le homard et la légère acidité de ce plat en faisait une création parfaite. Qui aurait pensé à mettre du fromage Italien dans un plat Asiatique? Antonio Park.  Merci chef!


Homard & Burrata



Suivi un Omble de l'Arctique (après l'assiette de Nigiris décrite plus haut) poêlé à l'unilatérale servi sur un gâteau de courge spaghetti, champignons et une sauce au crabe légère mais intense en saveur.  Cuisson parfaite du poisson et garnitures hors de l'ordinaire.  Comme dessert, un gâteau aux épices savoureux en portion plus que généreuse.  Le menu change constamment donc ce Omakase n'est cité qu'à titre d'exemple. 


Omble de L'Arctique
 
 
 
Gâteau aux Épices
 

Petit extra hors menu demandé au chef car je trippe sur ses sashimis marinés....ici avec une sauce parfumée à la fleur de shiso...superbement malade!

Sashimis fleur de shiso


L'ambiance est très minimaliste, ce n'est pas trop bruyant et très lumineux durant le jour (ouvert pour le lunch et le brunch les week-ends)  Vous pouvez vous assoir au sushi bar pour voir le chef concocter des créations juste pour vous. La carte des vins est très correcte et il ya beaucoup de choix pour les amateurs de saké. 

Bref, j'aiiiime Park et je parie que vous aimerez aussi. Que dire de plus que... Allez-y! C'est un endroit fait pour les vrais amateurs de cuisine asiatique de qualité. Je sais que la question vous brûle les lèvres: Est-ce que Jun-i est encore mon "top sushi"? la réponse est oui. La raison se trouve principalement dans le riz...les nigiris et les makis de Jun-i sont encore pour moi les meilleurs mais Park est une expérience totalement différente qui vaut la peine et la qualité des poissons est superbe.

PS. Le chef Antonio Park avait été sélectionné pour participer à la division Montréalaise du concours Canadien culinaire "Gold Medal Plate" et a remporté  la 2e place (médaille d'argent) devant plusieurs chefs très talentueux. Bravo!! 


PARK restaurant

378 Ave Victoria,

Westmount

514-750-7534


http://www.vicpark.com/en/healthy-gourmet.html


Suivez le chef sur twitter:  @ChefAntonioPark



13.8.12

#LundiChezDanny

Le sympathique et coloré Danny St-Pierre, chef-propriétaire du restaurant Auguste à Sherbrooke, que vous avez certainement vu à la télé une couple de fois a eu la brillante et très innovatrice idée de tourner sa journée de congé du lundi en une messe hebdomadaire de party culinaire sur les réseaux sociaux. 

Le concept est assez simple: il nous donne une liste d'ingrédients à préparer à l'avance (le vendredi) pour être prêts à cuisiner "live" avec lui à 18h tapant le lundi soir. Le sommelier et assembleur de mariage bouffe et vin par excellence, François Chartier, répondant à @papillesetM (pour Papilles & Molécules) sur twitter a tout de suite embarqué dans le concept en nous proposant des vins, bières et même des thés pour accompagner la recette de la semaine. 

La communauté 2.0 de foodies s'est enflammée tout de suite, mouvement qui a créé une presque secte d'adeptes prêts à faire feu lorsque l'heure "j" arrive.  J'ai été tout de suite intriguée par la chose, suivant le fil de "tweets" des premières semaines sans vraiment cuisiner en direct car mon emploi du temps ne me le permettait pas. 

Semaine 6, je me dis qu'il est temps que j'embarque à fond dans l'expérience et je me suis pitchée à l'épicerie avec la liste que Danny publie sur le blogue de Auguste. Ici  Le fun c'est qu'on a les ingrédients mais on a aucune idée de ce qu'on va faire avec, un peu de suspense pour mettre du piquant.. le résultat final on va tous le voir ensembles. 

Je pars ma mise en place vers 17h30 et je me rends compte qu'il va falloir que je clenche pour arriver à temps...petite excitation, c'est grisant un peu. Je m'ouvre un chardonnay , le  cépage du vin #1 suggéré par François Chartier qui traîne dans ma cave , même si j'ai pas la suggestion exacte, c'est pas grave. On nous donne une piste à suivre c'est assez pour avoir du gros fun.

La recette de ce lundi 13 août était un étagé de tofu, porc haché, épinards, oignons verts avec une compote d'aubergines, tomates fraîches et curry. Le tout couronné de pacanes grillées. Une façon originale d'épicer vos soupers du lundi vous pensez? super malade!! C'était original et savoureux et le tout réalisé en moins de 30 minutes.  Concept gagnant à coup sûr selon moi. 

En cours de cuisson

Le trip c'est qu'on prépare tout notre fatra et là on attend les instructions du chef...et on essaie de suivre et de cuisiner en même temps, de prendre des clichés de notre oeuvre, on partage avec les autres twitteux qui font pareil comme nous...on pose des questions au chef si on est pas certain de ce qu'on fait et il répond du tac au tac! c'est pas cool ça?  J'ai eu comme un gros rush d'adrénaline, c'était comme les Olympiques de la cuisine et le résultat était succulent. En plus, étant seule dans ma cuisine, j'avais soudainement l'impression de ne pas souper seule parce qu'on était une grosse gang à partager le même repas, à se délecter des mêmes saveurs.
Mon assiette finale

Je crois que le chef Danny St-Pierre a mis le doigt sur quelque chose de GROS en ayant cette super idée. Je ne sais pas combien d'adeptes nous sommes à ce jour mais je parie que le nombre va augmenter et que le succès sera fulgurant.  Ceux qui ne sont pas sur twitter peuvent suivre via facebook car les "twitts" sont simultanément publiés sur la page du chef. 

Alors go gang ! Faites de vos lundis soirs, quand c'est possible, une expérience culinaire et sociale agréable en suivant les #lundichezdanny. Longue vie à cette initiative!

Et aussi,  allez manger chez Auguste quand vous passerez à Sherbrooke, un endroit cool, sans prétentions, où l'on sert une cuisine bistro généreuse et d'une justesse chavirante. 

Il suffit de suivre le "hashtag" #lundichezdanny pour avoir toutes les informations sur twitter

La page du chef sur facebook: https://www.facebook.com/#!/danny.stpierre

Le site du restaurant Auguste: http://www.auguste-restaurant.com/

François Chartier sur twitter: @papillesetM

Danny sur twitter: @DannyStPierre


19.6.12

Bistro B (Québec)


Bistro (ou bistrot), mais qu'est-ce qui le définit au juste? Ce mot a été apparemment utilisé tout d'abord en France quand quelques chefs étoilés ont décidé de mettre des annexes plus démocratiques à leur grandes tables guindées. Donc, la cuisine bistro est plus accessible pour le portefeuille, moins compliquée sans nécessairement sacrifier le côté gastronomie. On a entendu Normand Laprise à l'émission Les Chefs faire la comparaison du dressage d'une assiette à la Brasserie T versus une assiette chez Toqué! Entre 3 à 5 étapes contre 8 à 11.

Pour moi,  bistro signifie aussi qu'il y a du bruit! Un gentil brouhaha chaleureux, un service convivial, un comptoir-bar et souvent le tableau noir pour afficher les plats. Pas surprenant que la restauration subisse un grand engouement pour la cuisine de ce type,  généreuse et sympathique. Il y en a de plus en plus des bistros, et certains tombent dans les clichés et les classiques ennuyeux. Le Bistro B a tous les bons côtés mais est loin d'être ennuyeux.

Lors de ma première visite, au lunch, j'ai été immédiatement séduite par la carte des vins, présentée sur un Ipad, comprenant plein de bons choix de vins au verre, à commencer par les bulles. On a des bouteilles recherchées, principalement en Importation privée et beaucoup de petits domaines travaillant en biodynamie. Je vais au resto pour me faire conseiller de nouvelles découvertes donc je suis très déçue quand je vois une carte composée de produits réguliers de la SAQ. Pas le cas ici. Beaucoup de produits de la compagnie Raisonnance et Olea que je dois mentionner car ils offrent un super service à nous, les particuliers, qui ne font pas nécessairement de commandes à gros volume.

Je vous conseille fortement l'apéro au champagne composé avec du SABA, produit que j'ai découvert ici (importé par Olea). C'est du moût de raisin qui sert à la confection du fameux vinaigre balsamique. Mêlé aux bulles, un peu de zeste d'orange et un trait de sirop d'érable, on obtient un cocktail d'une belle couleur ambre, festif , original et parfait pour vous ouvrir l'appétit. Le champagne de Françoise Bedel que j'ai goûté également nature vaut vraiment la peine. Ah! Les bulles, je ne m'en lasse pas.



Une amie m'avait dit que j'allais tomber en amour avec les serveurs du Bistro B....Dieu! Elle avait raison. Des gens qui font leur travail avec passion et professionalisme, c'est rafraîchissant et ça crée un engouement additionnel. Bon. Faut que je parle de bouffe un peu maintenant...après l'ambiance , le service et le vin, j'ai été conquise par les assiettes.

Peu de choix sur la carte qui change assez régulièrement, ce qui rend plus facile le dilemme que j'ai toujours quand tout me tente. Le ris de veau que j'ai essayé deux fois est, à mon avis, un des meilleurs que j'ai goûté. Et comme je ne résiste jamais à ce choix sur un menu, j'en ai mangé quelques uns dans ma longue vie de débauche épicurienne. Croûte de polenta légère, garniture de gnocchis qui ont été légèrement grillés avec des salsifis, quelques amandes croquantes et une sauce crémeuse au vin blanc. Le jeu des textures en bouche est parfait et les goûts sont bien balancés avec le ris qui, servi dans quelque chose de trop gras, peut facilement tomber sur le coeur. Plat signature du chef François Blais qu'on nous a dit....et bien chapeau chef! c'est une assiette fantastique.




Tataki de saumon servi sur du daikon croquant était bien assorti à cette soirée chaude de début d'été. C'était bien réalisé et la qualité des ingrédients irréprochable.



Ensuite, la pièce de maître: la côte de boeuf, servie pour 2 personnes. Assiette gargantuesque vous trouvez? Nous aussi on a pensé ne pas être capable de la finir mais c'était tellement bon qu'on a passé au travers. La viande avait comme se doit une croute d'épice bien présente et une cuisson parfaite. La sauce Béarnaise , classique mais rien à voir avec l'espèce de mayo épaisse qu'on nous sert habituellement. Faite minute, la béarnaise je l'adopte. Super miam!



Coup de coeur pour cette assiette toute simple mais efficace de côtes de porcelet venant d'une ferme locale. Viande savoureuse, un savant mélange de haricots et légumes ainsi qu'une petite sauce divine. 1-2-3 étapes de dressage, ça n'en prend pas plus pour séduire.



J'ai goûté à plusieurs desserts mais je vous montre ici mon favori. Un shortcake aux fraises déconstruit avec de la pistache et une mousse style gâteau au fromage dans le petit pot...onctueuse et légère. La sauce au caramel vraiment cochonne apporte un peu de décadence à ce dessert à l'air léger. C'est beau et c'est bon.



Vous avez bien pigé déjà que je n'ai rien à reprocher à ce restaurant. Sans blagues, c'est rare que je n'ai pas de petit bémol mais la rouspéteuse en moi n'a absolument rien à dire. Aucune déception et ce, en trois visites.  Ce qui m'a attirée au Bistro B, c'est le fait que François Blais était l'ancien chef du Panache, mon resto favori de Québec (à revalider maintenant qu'il n'y est plus). J'aime définitivement la cuisine de M. Blais, qu'elle soit de haute voltige ou en bistronomie.  C'est désormais un de mes "must" de Québec, sur la charmante rue Cartier. Si j'étais une résidente permanente, faudrais me faire barrer de l'endroit un moment donné. C'est vraiment "addictive" comme diraient les anglais.




Bistro B
1144 Ave Cartier,
Québec

http://bistrob.ca/


Importations Privées Raisonnance


http://www.raisonnance.net/accueil_raisonnance/index.php





28.5.12

Salade de Homard

Ayant troqué le condo urbain pour un havre de paix à la campagne depuis presque un mois déjà, je me trouve à faire pas mal plus d'expériences culinaires maison que de découvertes restos. Oui , je l'avoue, je m'ennuie un peu de la proximité de cette manne de possibilités mais j'assume mon choix de vie rurale pleinement. Choix qui sera temporaire car le projet "Foodie dans les Cantons" ce n'est que pour quelques mois.

À la demande générale de mes amis qui regardent régulièrement les photos de ce que je mange, je vous livre ma recette de salade de fenouil et homard concoctée au début de la saison. Je dois avouer que ce mélange assez simple et improvisé, s'avère à mon goût la dose parfaite de croquant, de fraîcheur et de piquant. Juste assez de saveur pour mettre en valeur la chair de homard, que je vénère, et ne pas la masquer.



Donc, voici les ingrédients pour 4 portions assez généreuses:

Chair de 2 homards décortiqués. (de préférence achetés vivants et cuits à la vapeur)
2 oranges Cara cara
1 gros bulbe de fenouil coupé en juliennes fines (l'usage d'une mandoline est très recommandé)
2 cuil à soupe de mayo (maison ou du commerce)
2 cuil à soupe de yogourt nature (J'utilise le 0% grec de la marque Liberté)
1 soupçon de sauce chili à l'ail
2 oignons verts tranchés finement (partie blanche et vert pâle)
1 poignée généreuse d'aneth frais, légèrement ciselé
Sel maldon

Tout d'abord, se munir d'un grand bol à mélanger. Y mettre le jus d'une orange Cara cara ainsi que son zeste. Faire des suprêmes en enlevant la peau complètement de l'autre orange et couper en petits dés. Ajouter au jus et zeste.

Trancher le bulbe de fenouil en juliennes le plus fines possibles et les mettre dans le bol. Faire macérer dans le jus avec les oranges, le temps de finir la découpe des autres ingrédients et le mélange de la sauce.

Ajouter l'oignon vert tranché puis juste avant de servir, ajouter la chair de homard en morceaux (mais garder les pinces entières pour décorer les assiettes), le mélange yogourt-mayo et sauce chili puis le fenouil frais. Bien mélanger, ajouter le sel et servir!

Facile comme tout et c'est tellement bon. Le jus d'orange va se mélanger avec la mayo et former une vinaigrette crémeuse. Assurez- vous de tout récupérer au fond du bol et répartir également dans les assiettes.

Vous pouvez aussi servir le mélange sur du pain de ménage grillé. Cela fait un excellent "lobster roll" ouvert.

L'utilisation des oranges Cara cara est selon moi la clé du succès car elles sont un peu plus sucrées que la moyenne et bien sûr le homard et le fenouil doivent être d'une fraîcheur irréprochable. C'est avec de bons ingrédients que l'on fait de bonnes recettes. Mention spéciale à mes assiettes qui ont frappé l'oeil de lynx de quelques uns...héritage de grand-papa que je garde depuis des années en vue de mon futur chalet bord de lac. Check.

Bon Appétit!


21.4.12

Nora Gray

Ça fait quelque temps déjà que j'ai eu le béguin pour le Nora Gray. C'était un gentil "crush"  qui a évolué, au fil de mes visites,  en relation beaucoup plus sérieuse.  On a gagné mon coeur et il est temps que je vous en parle.

Ça a commencé un soir d'hiver, alors que je me suis bien sentie campée au bar dans ce petit cocon chaleureux et bouillonnant de vie. La déco est simple mais a un certain chic qui me rappelle le sous-sol de mes parents dont  les murs sont plaqués en noyer, mode tout droit sortie des années 70.  La vaisselle, elle,  me fait penser à un set de grand-maman: Réconfort. La cuisine est pas mal Italienne, origine de la chef, mais on trouve autre chose que les classiques habituels sur la carte.

Après quelques cocktails au campari, ma nouvelle marotte, j'ai pu apprécier des plats sortant de l'ordinaire comme les tripes braisées dans une sauce tomate savoureuse et la fameuse porchetta.  Un potage de topinambours et truffes avec un plat de cavatelli au sanglier pour mon partenaire de la soirée moins aventurier. Tout est délicieux en cette première fois.

J'ai aussi le souvenir d'un plat de pétoncles fameusement dorés avec un ragoût de haricots blancs qui avait juste le piquant requis pour réveiller les papilles, un soir où j'ai mangé en solo au bar. Ma découverte saveur de l'année, je la dois à cette entrée de croquette de cochon servie avec de la mostarda. Vous connaissez la mostarda? Odeur nouvelle légèrement sucrée et terriblement attirante que j'étais incapable d'identifier, puis en bouche ce fut le gros wow! C'est un condiment du nord de l'Italie aux graines de moutarde. On fait macérer des agrumes ou des fruits dans une essence de moutarde et ça donne une explosion de saveur dans la bouche. J'en ai vraiment rêvé pendant les jours suivants.  Une escalope de veau Marsala servie avec des champignons sauvages lors de ce même repas a remonté la barre de ce classique à un niveau jamais atteint.

Pétoncles et haricots

Le menu change selon les saisons et ma dernière visite m'a fait découvrir les nouveautés du printemps. J'ai été tout de suite excitée de voir que  la mostarta était encore présente mais cette fois servie avec de la cervelle de veau.  Croquer dans ces petites boules c'était comme croquer dans un nuage. Comprenez moi bien je n'ai jamais mangé de nuage mais si ça se pouvait, je suis sûre que ça ressemblerait à ça....tellement fin et moelleux. Un délice pur! Un plat qui vaut à lui seul le déplacement je vous le jure. La mostarda ici était sous forme de clémentine, qui apportait une petite amertume à la fois sucrée et parfaite.


Cervelle de veau et Mostarda

Une tagliatelle au crabe des neiges était sans contredit un item à commander pour faire honneur à la saison. Pâtes qui ont juste la bonne texture sous la dent avec une sauce tomate assez délicate pour la chair de ce sympathique crustacé.




Tagliatelle au crabe

La porchetta s'est dotée d'un air de printemps avec une garniture de petit pois verts. C'était très bon mais j'aurais aimé un peu de purée sous ma montagne de pois comme il y a dans l'assiette de porchetta  d'hiver. L'assiette de ris de veau est fort généreuse et ils sont cuits à la perfection.


Porchetta
Ris de veau

Pour une fois, j'ai décidé de piger côté carte des desserts avec une tarte à l'amande et cerises servie chaude, avec de la crème glacée maison.  C'était léger et pas trop sucré.  Le prochain coup je vais me laisser tenter par la pannacotta à la marmelade d'orange.

Tarte amande et cerises


Donc en résumé, une cuisine de marché d'inspiration italienne, généreuse et fraîche avec toujours un élément sur la carte pour surprendre et ravir les aventuriers. (tripes, cervelle ). J'ai fait de belles découvertes culinaires grâce au Nora Gray et j'en suis reconnaissante.  La cuisine est solide! Malgré le menu changeant je n'ai jamais eu de déception. En très peu de temps, le restaurant s'est retrouvé dans ma liste de préférés à Montréal.  Je le recommande sans hésitation.

On a reproché à l'endroit un niveau de décibels trop élevé. Oui, c'est vrai que le niveau sonore peut parfois atteindre un niveau désagréable. Si le bruit vous incommode je vous suggère d'aller y manger tôt, pour un souper pré-spectacle, par exemple, car le centre Bell est à deux pas. Entre 18h et 20h c'est plus tranquille côté son.  Je préconise aussi de s'installer au bar quand on est deux personnes et qu'on est dans un endroit bruyant, la proximité aide à ne pas avoir à monter le ton pour se comprendre. Et puis au bar, on peut admirer les cocktails du barman et fraterniser avec les autres clients, c'est festif!  Comme le printemps.



http://noragray.com/

Sur twitter:  @noragraymtl










13.4.12

Toqué!

Je n'ai pas pris beaucoup de clichés de cette expérience parce que j'avais décidé de pas "travailler" et de juste apprécier ma soirée. De plus, la personne qui m'accompagnait déteste que je gosse après ma caméra ou mon iphone pendant un repas alors j'ai capitulé.

Le Toqué! véritable institution gastronomique Montréalaise où je n'avais pas mis les pieds depuis 7 ans, me trottait dans la tête depuis quelques semaines déjà. J'étais due et même "overdue" pour une visite. Comment puis-je affirmer à qui veut l'entendre ou le lire que tel ou tel resto est le meilleur de sa catégorie si je ne peux pas comparer avec le "top"?

Mes attentes étaient de taille astronomique. Normand Laprise est acclamé de partout et quand je regarde Charles-Antoine Crête, son bras droit, garrocher des oeufs mollets en haut d'un escabeau à l'émission de Josée DiStasio, je capote! Ce mec là a l'air d'une vraie bombe, débordant d'originalité et de créativité et comme le génie est souvent accompagné de folie, j'ai hâte de la sentir dans les assiettes. En fait, je VEUX vivre cette folie charmante dans mon assiette.

Pas le choix d'y aller pour la totale après avoir attendu si longtemps. Menu 7 services , avec un accord de vins en 6 temps. On propose une dégustation de champagne en demi verre pour ouvrir le bal, un rosé et un blanc. Belle entrée en matière pour découvrir le talent du sommelier. Produits exceptionnels. En fait, l'accord mets-vins tout au long de la soirée est un des éléments qui ne m'a pas déçue. C'était fantastique et 60$ n'est pas déraisonnable comme prix. On propose également un pairing plus prestigieux pour 110$.

On part le bal avec de petites gougères au fromage en amuse-bouche. Très bien réalisées mais pour l'originalité,  bof. Je ne suis pas très entichée de ce type de préparation en général.

Premier plat: Crabe des neiges servi sur grissini avec pamplemousse, clémentines et boutons de marguerite. Très frais, qualité de produit irréprochable. Selon moi ressemble plus à un deuxième amuse qu'une entrée mais mon comparse est totalement séduit.

Deuxième service: Des bourgots cuits a la plancha. Présentation très jolie avec la sauce aïoli dans un coquillage qu'on nous suggère de verser dans l'assiette. Beaucoup de légumes, du croquant...mais les bourgots c'est caoutchouteux et ceux là ne faisaient pas exception. C'est ordinaire, je fais la moue un peu.

Troisième service: Omble de chevalier pour moi et foie gras pour mon ami. Je suis très poisson. Je suis très "toutte" certains diront mais le poisson va en tête de liste avant la viande. Celui là m'a déçue. Goût douteux, aucune saveur à faire chavirer et des rubans de carottes comme garniture. Et le foie gras? oui la cuisson est parfaite, servi avec des garnitures assez standard. Là, je me dis, Normand! Charles! Mais que faites vous? Je veux des émotions, je veux un feu d'artifice! Jetez-moi parterre. Là pour l'instant c'est Nadine: 3, Toqué :0

Quatrième service: Enfin! je suis ravie par une caille exceptionnellement tendre et surtout une purée d'ail noir qui l'accompagne au goût fantasmagorique! les algues frites également originales apportent une texture intéressante. Le plat qui m'a plu le plus, c'est lui.

Caille, purée d'ail noir et algues
Cinquième service: Du cerf. Une longe superbe servie avec une réduction aux agrumes. Agrumes et cerf, oui belle surprise! mais j'ai trouvé la viande un peu raide et après quelques bouchées, j'étais blasée. Ce cerf a subi la comparaison de plusieurs goûtés récemment et il ne faisait pas le poids malheureusement.

Sixième service: Un pré-dessert qui m'a fait rouler par terre. Morceaux de meringues mélangés à des cubes de fromage bleu et de la crème. Un mélange sucré-salé et textures totalement savant et surprenant. Yes! Je suis émue. Dans mon enfance, on mangeait des tranches de pain blanc avec du beurre salé et du sucre blanc par -dessus (me rappelle pas qui avait eu cette idée) cette expérience de goût était similaire, ça semble simpliste comme comparaison mais je vous jure que c'est bon.

La finale: Un dessert sublime et totalement dans mes cordes. Une mousse, du croquant, un sorbet, un goût de sucré et d'agrumes (des coings) puis des pistaches. On ne prévoyait pas de vin pour ce service, nos 6 verres étant déjà consommés mais filant très festive, j'insistai pour que le sommelier me serve autre chose. Bang! Bing! Bedang ! Boum! Ce fut l'explosion de saveur avec ce mix "made in heaven". Le gars m'explique que en fait, ce dessert a été créé à partir de ce vin fortifié du Jura. (un Galant des Abbesses) Superbe réussite mais ce que je ne comprends pas, c'est comment se fait-il qu'il ne soit pas inclus dans l'accord mets-vins alors? j'ai failli manquer ça !!! Si il avait fallu..... j'ai pas compris.




Donc, en résumé: 3 plats sur 7 m'ont mise K.O. de bonheur. 2 plats m'ont carrément déçue et 2 plats j'ai trouvé ok. Me semble avoir déjà entendu Normand Laprise dire qu'il  y a  10 à 14 étapes de dressage dans les plats du Toqué! Mon impression est que c'était pas le cas dans toutes les assiettes. Je m'attendais à une extrême complexité de saveurs, peut-être était-elle là mais mon palais n'a pas su l'apprécier.

Le service j'ai trouvé un peu froid, voire coincé, un léger manque d'enthousiasme de notre serveur à décrire le menu. Ah! et la dégustation est un secret donc pas moyen de savoir ce qu'on va y retrouver. On a insisté pour savoir avant de faire notre choix...niet! Je ne trippe pas sur ce concept particulièrement. J'ai mangé dans beaucoup de grandes tables qui proposaient des menus dégustation, parfois même plusieurs, et on donne le détail au client, surtout si on insiste.

La facture la plus salée que j'ai jamais eue dans un restaurant de Montréal, il va s'en dire , je m'y attendais. Mon ami dit qu'il faut pas regarder le prix dans ce genre d'établissement. C'est comme si on entrait dans un concessionnaire Ferrari et qu'on demandait le prix. Quand tu entres là, en principe, le prix tu t'en sacre. Pas fou comme théorie mais je ne peux pas m'empêcher de faire des comparaisons.

J'ai apprécié mon expérience au Toqué et je suis heureuse d'y être allée. J'ai trouvé le nouveau local (pas si nouveau que ça) très bien, le cellier impressionnant et le bar superbe.  Vais-je y retourner de sitôt?  Probablement pas parce que de un,  mon budget ne me le permet pas trop souvent et aussi je crois que je peux avoir un meilleur rapport qualité-prix ailleurs à Montréal, et ressortir les papilles totalement enchantées. On propose un menu midi par contre que j'ai bien envie d'essayer sur la terrasse quand le beau temps le permettra. C'est sans aucun doute une très grande table et je souhaite longue vie au Toqué, une de nos fiertés quand même!



6.4.12

Le Smoking Vallée

On l'attendait avec impatience, ce petit nouveau restaurant apportez- votre- vin dans le quartier. L'annonce est venue sur les médias sociaux comme un projet à suivre sous "1 table à St-Henri", le nom n'ayant pas encore trouvé à l'époque.

Les partenaires sont des gens expérimentés ayant quelques spots à succès dont Les Canailles et L'Emporte-pièce.  On proposait de suivre l'évolution du projet, question de créer un engouement pré-ouverture. 

Dès les premières semaines, l'endroit a été pris d'assaut par les résidents , excités d'avoir une nouvelle table à essayer. Ce fût comme un raz-de-marée, m'a confié l'un des employés, deux semaines après l'ouverture. Il n'y avait pas assez de staff pour donner un service adéquat la première fois où j'y suis allée mais l'ambiance était tellement cool qu'on s'en foutait un peu, ça rentrait à pleine porte !

Parlons en de l'ambiance. La déco est simple et intelligente avec une photographie du Canal Lachine, qui forme une superbe murale et une sorte d'hommage à cette richesse du quartier.  Le reste des murs en prune et gris foncé, les tables en bois clair, les deux ardoises affichant le menu, le tout forme un équilibre enveloppant et chaleureux. 




Et la bouffe? de la bistronomie qui ne fait pas dans le classique ennuyeux.  Plein de belles idées, à commencer par la bouchée du jour qui est toujours une belle entrée en matière, ici une petite croquette de morue et un shooter de soupe parfumée au cumin.  On propose des huitres en permanence, ce que j'apprécie toujours avec mon apéro. 



Dans les entrées , j'ai eu la chance de goûter pratiquement à tout: crème de lentilles, saumon fumé maison avec betteraves et poires, ravioli de crevettes avec purée navet, tarte fine de champignons et oeuf poché.  Tout est bien réalisé, invitant et bien dosé.  


Saumon fumé maison , betteraves et poires


Ravioli de crevettes avec purée de navet
Dans les plats, j'ai eu un coup de coeur solide pour la morue en croûte d'amande servie sur des oignons caramélisés et haricots bien croquants. Un lait de shiitakes vient compléter le plat de façon admirable. C'est MON plat.  La macreuse de boeuf est réconfortante et intéressante, le filet de veau avec crevettes et polenta est une assiette bien ensoleillée et le tartare de thon blanc a de quoi gagner des adeptes.



Morue en croûte d'amandes et lait de shiitakes


"Surf and turf" veau et crevettes servi sur polenta crémeuse



Les desserts j'ai trouvé très corrects et pas trop lourds.  Un parfait glacé au caramel écossais a bien fini mon repas et j'ai beaucoup aimé le look de ce sablé et mousse au fromage,  servi façon sandwich crème glacée avec compote de cerises.



Le plus le fun évidemment est la FACTURE vu qu'on apporte notre boisson. On est loin du temps où les seuls restos sans permis d'alcool étaient de la qualité " Casa Grecque".  Aller au resto sans se ruiner c'est plaisant d'autant plus que c'est dans une ambiance fort agréable où on se fait servir avec le sourire et sans fla fla.  Allez y en gang, apportez du champagne ou un petit blanc pour boire avec les huitres et faites suivre avec ce que bon vous semble sans remords de faire mal à votre portefeuille.

Le Smoking Vallée a gagné mon coeur, pas juste parce que je peux y aller à pied (quoique c'est un big +++)  mais parce que je m'y sens bien et que j'ai l'impression qu'on met de l'amour dans mon assiette. Il ya des défauts, certes,  mais beaucoup de potentiel dans ce resto de quartier sympa.  Emmenez-en des comme ça, on est capable d'en prendre.

Petit plus, c'est ouvert tous les jours à compter de 18h!

Le Smoking Vallée
4370 rue Notre-Dame Ouest
514-932-0303


Sur twitter @lesmokingvallee



PS. c'est le photographe Mathieu Sparks qui a prit le superbe cliché qui fait office de murale

http://mathieusparks.blogspot.ca/2012/02/deco-du-resto-le-smoking-vallee.html