21.4.12

Nora Gray

Ça fait quelque temps déjà que j'ai eu le béguin pour le Nora Gray. C'était un gentil "crush"  qui a évolué, au fil de mes visites,  en relation beaucoup plus sérieuse.  On a gagné mon coeur et il est temps que je vous en parle.

Ça a commencé un soir d'hiver, alors que je me suis bien sentie campée au bar dans ce petit cocon chaleureux et bouillonnant de vie. La déco est simple mais a un certain chic qui me rappelle le sous-sol de mes parents dont  les murs sont plaqués en noyer, mode tout droit sortie des années 70.  La vaisselle, elle,  me fait penser à un set de grand-maman: Réconfort. La cuisine est pas mal Italienne, origine de la chef, mais on trouve autre chose que les classiques habituels sur la carte.

Après quelques cocktails au campari, ma nouvelle marotte, j'ai pu apprécier des plats sortant de l'ordinaire comme les tripes braisées dans une sauce tomate savoureuse et la fameuse porchetta.  Un potage de topinambours et truffes avec un plat de cavatelli au sanglier pour mon partenaire de la soirée moins aventurier. Tout est délicieux en cette première fois.

J'ai aussi le souvenir d'un plat de pétoncles fameusement dorés avec un ragoût de haricots blancs qui avait juste le piquant requis pour réveiller les papilles, un soir où j'ai mangé en solo au bar. Ma découverte saveur de l'année, je la dois à cette entrée de croquette de cochon servie avec de la mostarda. Vous connaissez la mostarda? Odeur nouvelle légèrement sucrée et terriblement attirante que j'étais incapable d'identifier, puis en bouche ce fut le gros wow! C'est un condiment du nord de l'Italie aux graines de moutarde. On fait macérer des agrumes ou des fruits dans une essence de moutarde et ça donne une explosion de saveur dans la bouche. J'en ai vraiment rêvé pendant les jours suivants.  Une escalope de veau Marsala servie avec des champignons sauvages lors de ce même repas a remonté la barre de ce classique à un niveau jamais atteint.

Pétoncles et haricots

Le menu change selon les saisons et ma dernière visite m'a fait découvrir les nouveautés du printemps. J'ai été tout de suite excitée de voir que  la mostarta était encore présente mais cette fois servie avec de la cervelle de veau.  Croquer dans ces petites boules c'était comme croquer dans un nuage. Comprenez moi bien je n'ai jamais mangé de nuage mais si ça se pouvait, je suis sûre que ça ressemblerait à ça....tellement fin et moelleux. Un délice pur! Un plat qui vaut à lui seul le déplacement je vous le jure. La mostarda ici était sous forme de clémentine, qui apportait une petite amertume à la fois sucrée et parfaite.


Cervelle de veau et Mostarda

Une tagliatelle au crabe des neiges était sans contredit un item à commander pour faire honneur à la saison. Pâtes qui ont juste la bonne texture sous la dent avec une sauce tomate assez délicate pour la chair de ce sympathique crustacé.




Tagliatelle au crabe

La porchetta s'est dotée d'un air de printemps avec une garniture de petit pois verts. C'était très bon mais j'aurais aimé un peu de purée sous ma montagne de pois comme il y a dans l'assiette de porchetta  d'hiver. L'assiette de ris de veau est fort généreuse et ils sont cuits à la perfection.


Porchetta
Ris de veau

Pour une fois, j'ai décidé de piger côté carte des desserts avec une tarte à l'amande et cerises servie chaude, avec de la crème glacée maison.  C'était léger et pas trop sucré.  Le prochain coup je vais me laisser tenter par la pannacotta à la marmelade d'orange.

Tarte amande et cerises


Donc en résumé, une cuisine de marché d'inspiration italienne, généreuse et fraîche avec toujours un élément sur la carte pour surprendre et ravir les aventuriers. (tripes, cervelle ). J'ai fait de belles découvertes culinaires grâce au Nora Gray et j'en suis reconnaissante.  La cuisine est solide! Malgré le menu changeant je n'ai jamais eu de déception. En très peu de temps, le restaurant s'est retrouvé dans ma liste de préférés à Montréal.  Je le recommande sans hésitation.

On a reproché à l'endroit un niveau de décibels trop élevé. Oui, c'est vrai que le niveau sonore peut parfois atteindre un niveau désagréable. Si le bruit vous incommode je vous suggère d'aller y manger tôt, pour un souper pré-spectacle, par exemple, car le centre Bell est à deux pas. Entre 18h et 20h c'est plus tranquille côté son.  Je préconise aussi de s'installer au bar quand on est deux personnes et qu'on est dans un endroit bruyant, la proximité aide à ne pas avoir à monter le ton pour se comprendre. Et puis au bar, on peut admirer les cocktails du barman et fraterniser avec les autres clients, c'est festif!  Comme le printemps.



http://noragray.com/

Sur twitter:  @noragraymtl










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