The Dutch, Prince St, SOHO |
Avec seulement 3 jours à planifier, j'ai du faire des choix déchirants pour mes repas, centre de mon voyage et de ma vie en général. Quand on est obsédée de bouffe et amoureuse de sorties au resto comme moi, planifier un voyage à New York donne des maux de têtes. Trop de choix, trop de nouveautés, trop de "hots spots". Je plains les gens qui voyagent avec moi car je suis prête à marcher des kilomètres pour juste un "snack" d'après-midi. Je brave le froid, les temps d'attente, je fais mal au portefeuille, bref! je suis folle à lier quand il s'agit de me nourrir.
Lors de notre arrivée en fin de journée, mon premier objectif était d'aller explorer le fameux "Eataly" dont tout le monde parle élogieusement. Je sais pas si c'est l'effet qu'on venait juste d'arriver en ville et que mon excitation et mon appétit étaient à un summum mais j'étais comme un peu hystérique en découvrant cet endroit. Genre mi-resto, mi -épicerie fine et vous l'aurez deviné par le nom, on est dans l'Italien. C'est le "jack pot" pour les grignoteurs en séries et les cuisiniers. J'aurai voulu pouvoir acheter les incroyables "ribs" âgés, les divers jambons, les mozzarelles, les oursins et les huîtres, les superbes champignons bolets...et j'en passe. L'idée d'une glacière m'est venue en tête mais c'était un peu de la folie de passer aux douanes avec tout ça alors je me suis contentée d'un petit en cas de fin de journée.
Plateau charcuteries au EATALY |
On s'est assis au bar pour déguster un superbe plateau de charcuteries et fromages avec de la mostarda sur la Piazza. Beau choix de vins au verre. Beaucoup de bonheur. On est entourés de Newyorkais qui grignotent debout en sirotant l'apéro (il est 17h30 un jeudi soir) et qui vont repartir avec un sac de provisions. Si vous avez déjà visité le "food court" de chez Harrods à Londres, vous verrez une similarité ainsi que la Grande Épicerie de Paris (au Bon Marché) mais je n'avais encore jamais rien vu de tel de notre bord de l''Océan. C'est vraiment un beau concept avec une dizaine de petits restaurants parmi l'épicerie.
http://www.eataly.com
Prochaine découverte enlevante fut le souper au Brushtroke dans le quartier de Tribeca (Triangle Below Canal St au cas où vous sauriez pas). Une association avec le chef bien connu David Boulay et le chef Yoshiki Tsuji (de l'Institut culinaire Tsuji à Osaka) a donné naissance à ce nouveau resto de cuisine japonaise authentique mais qui se veut innovatrice. Le décor de bois blond est presque ton sur ton. C'est reposant pour les yeux mais vibrant de beau monde dans la salle. Nous avons pu observer le fourmillement de la cuisine tout le long de notre dégustation 6 services avec "pairing" de vin/saké fantastique. Il n'y a pas de menu à la carte dans cet établissement mais on a plusieurs choix à faire tout de même entre les plats de poissons, viandes et risottos. Oui oui j'ai dit risotto mais "japanese style".
Bar Rosé parfumé au Yuzu, Oursin et Osetra |
Plat de riz aux sardines et purée de Maitake |
Biscuits feuille de riz et thé vert , pannacota gelée de grenache |
Après une entrée de légumes d'automne dans une émulsion dashi au sésame avec une gelée de pétales de Chrysanthème fort intéressante je me suis fait jeter par terre avec un simple bouillon aromatisé avec des champignons et de la truffe cachant la texture onctueuse d'un flan..c'était divin marié avec le parfait saké. (je trippe pas saké pantoute mais celui là j'ai aimé) Une belle assiette de sashimi s'est fait vite oubliée avec un plat magnifique de Bar Rosé parfumé au Yuzu garni d'un oursin gigantesque et de caviar Osetra. Le steak Wagyu rehaussé de grains de poivre vert de Madagascar était simplement la perfection incarnée. Les plats de riz étaient tous deux vraiment onctueux et délicieux l'un au crabe avec un léger parfum de bisque et l'autres aux sardines et champignons maitake. Les desserts étaient légers, aériens même et une maudite chance pour mon estomac. J'ai adoré la crème glacée au mirin et le pannacota au grenache et surtout la touche finale: des chips de riz saupoudrés de poudre de thé vert renfermant quelques noix de pins grillées.
La beauté de cette cuisine c'est que même après une quantité impressionnante d'aliments, on ne file pas trop plein et la digestion se fait tout en douceur. Vive la finesse de cette cuisine "Kaiseki". Mais tant de bonté a un prix. Comptez 85$ par personne + les divers extras (le Wagyu est +38$ notamment) et le "wine pairing" nous a été offert à 75$ par personne. Je suis sortie ravie de cette expérience et j'ai vite oublié l'addition en me remémorant les plats la tête sur l'oreiller...mmm. C'est comme un Eleven Madison Park Japonais!
http://www.davidbouley.com/
Justement attirée par les noms de Daniel Humm et Will Guidara, respectivement chef et maître d'oeuvre derrière le Eleven Madison Park, j'ai fais une réservation au Nomad pour le soir suivant. Hôtel et restaurant sont ouverts depuis 7 mois seulement et il semble déjà que ce soit un franc succès. Ce qui m'a plu d'emblée dans cet endroit c'est la chaleur du bois foncé et les salles multiples. Certaines avec des murs couverts de rayons de livres comme dans une bibliothèque. On prend l'apéro dans un gros fauteuil de cuir en observant la faune de gens dans la mi-trentaine et plus. C'est plein à craquer dans toutes les pièces et autour du superbe bar. Pourtant pas de temps d'attente pour se faire servir un verre et on nous retrouve sans problème dans ce labyrinthe pour nous amener à notre table, à l'heure précise de notre réservation.
"The Library" Hotel Nomad |
Os a moelle gratinés |
Homard poché avec fenouil, oranges et olives |
Oeuf avec choux kale, chorizos et croutons |
Avant de dîner très tard au Nomad nous avons eu le temps de manger une superbe assiette d'huîtres pour l'apéro au John Dory Oyster Bar juste à côté dans le Ace Hotel. On a adoré cet endroit résolument très bondé et pour de bonnes raisons. Les oursins servis dans leur coquille chevelue avec un vinaigre de pomme grenades étaient vraiment cools autant que le barman et ses divers cocktails au gin.
John Dory Oyster Bar |
http://thejohndory.com/
Le Ace Hotel abrite également le populaire Breslin, deuxième établissement étoilé de la chef British April Bloomfield. Cet endroit style gastro pub Anglais est bien correct mais le plateau de terrines et la côte de boeuf pour deux m'ont fait réaliser qu'on a rien à envier aux Newyorkais pour ce type de bouffe chez nous. Nous avons le Joe Beef, le Chien Fumant et le Kitchen Gallery qui vont nous servir une côte de boeuf de qualité égale, moins chère et mieux présentée. Celle du Bistro B à Québec aussi mérite une mention. 1 Étoile Michelin c'est glamour...mais celles du Brushstroke et du Nomad brillent plus dans mon ciel que celle du Breslin. Il paraît que le burger et les puddings valent la peine mais je n'y ai pas touché malheureusement.
Je suis retournée évidemment au Momofuku Ssäm Bar, ayant eu un gros buzz lors de ma première visite. En apercevant la pêche du coin de la rue, je salivais déjà à l'idée de me mettre sous la dent un de ces buns au porc "steamé" et les petits "rice cakes" à la chair de saucisse de canard épicée. Je ne fut pas déçue, un stop Momofuku est incontournable.
http://momofuku.com/
Dernier endroit que j'ai bien aimé pour le brunch c'est The Dutch sur la charmante rue Prince de Soho. J'y ai bu le meilleur "latté" de mon voyage si ce n'est pas mon meilleur tout court. Le menu était original. On a mangé un sandwich oeuf et "baloné" maison ainsi que des oeufs pochés avec hollandaise au Chipotle sur biscuit au cheddar et des patates rissolées appelées " hometown" mais que je qualifierais tout simplement de cochonnes. Tout avait beaucoup de goût et l'endroit sympa.
http://thedutchnyc.com/
J'avais dans mon plan le Torissi Italian Specialties mais avoir une réservation à une heure décente s'est avéré impossible. J'aurais bien aussi essayé le Prune qui est dans ma mire depuis un méchant bout et revivre l'expérience Eleven Madison Park. Ce dernier, faisant désormais partie du Top 10 au monde de San Pellegrino, affiche complet 1 mois d'avance pour le souper et les prix du lunch ont presque triplé depuis 2011. Il faudra être chanceux pour y manger désormais et prêts a payer le gros prix.
Résolution 2013: Aller à NY au moins 2 fois. C'est trop hot et ce n'est qu'un petit 6 heures de machine (comme disait ma grand-mère) à partir de Montréal donc pas d'excuses!!!!!
Pour consulter mes billets précédents sur NY:
http://bouffeviemtl.blogspot.ca/2011/04/une-foodie-new-york-part-i.html
http://bouffeviemtl.blogspot.ca/2011/04/une-foodie-new-york-part-ii.html
http://bouffeviemtl.blogspot.ca/2011/04/une-foodie-new-york-part-iii.html
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