26.11.11

Kitchen Gallery

Et Action !!
Quand on entre au Kitchen Gallery, on se fait accueillir soit par le chef, le sous-chef ou un autre des comparses qui s'activent dans la cuisine pour nourrir et servir chaque soir quelque 25 convives arrivant en 3 vagues. On a l'impression d'aller manger chez une gang de chums.  Mais attention, des chums qui savent cuisiner.

Le concept est sans chichi. On a pas explosé le budget sur la déco, ça respire la masculinité jusque dans le corridor des toilettes, affichées gentiment "bécosse". Autour du cellier plein à craquer, qui semble se prolonger dans le "back store", on peut admirer des planches de caisses de vins décomposées en lambris sur le mur et le plafond. (Osooyos Larose si le détail vous intéresse) Idée du designer? Vous pigez que c'est très sympathique et sans prétention.

Mes copines et moi étions assises au bar. Place de choix pour sentir toute l'énergie et la chaleur de la cuisine! J'ai vraiment adoré voir le chef-propriétaire Mathieu Cloutier s'activer devant son four et suer à grosses gouttes, visiblement très concentré malgré le brouhaha. Brouhaha calculé semble t-il car le service fut très efficace et oh! combien chaleureux.  Bon je l'avoue, j'étais déjà séduite par l'ambiance sans avoir même regardé le menu. 

Maintenant qu'on est heureux, on mange quoi?  Cuisine du marché, menu improvisé tous les jours selon ce qu'on trouve inspirant avec quelques classiques toujours sur la carte. Le foie gras est une spécialité de la maison , offert de différentes façons.   Le torchon cuit au lave-vaisselle a piqué notre curiosité mais on aurait bien pu flancher pour le poêlé ou le parfait.  Une entrée simple mais qui "torche" avec sa gelée de muscat toute en finesse. On offre ce soir aussi des huîtres, un potage, une salade de betteraves et une croquette de fromage OKA, avec du veau effiloché et de la sauce qui explose lorsqu'on craque la croûte panko avec la fourchette. Très cochon. J'ai adoré. Portions généreuses, on a tout partagé et on s'est presque battues pour finir la gelée de muscat.

Foie gras cuit au lave-vaisselle
Parenthèse ici sur la carte des vins. Très élaborée.  Peut accoter des cartes de restos infiniment plus chics. Après nous avoir conseillé, le serveur nous dit qu'on va goûter et que si on n'aime pas, ils vont la boire donc pas plus grave que ça.  On sent qu'on se fait servir par une équipe de vrai "trippeux" qui aiment ce qu'ils font.


Croquette au fromage OKA et veau

Pour une première fois, il fallait absolument essayer la côte de boeuf proposée pour 2 personnes.  Une pièce de viande à la mode Pierrafeu. Entre filles, on aurait pu la partager à trois mais on voulait tester le poisson également. Un doré ce soir, cuit de façon parfaite avec une peau croustillante.  On proposait également un rissoto avec un extra homard qui avait l'air délicieux. Le boeuf est spectaculaire, pour les yeux et les papilles. Cuisson et assaisonnement parfaits! La purée de pommes de terre bien fondante, remplie d'amour et donc de beurre, mêlée à la sauce viandeuse exquise me faisait sourire à chaque bouchée et aussi pleurer mon foie.   Quelques petits légumes racines pour enlever toute la culpabilité et un extra sauce on the side, j'ai dit le mot parfait un peu trop non? mais c'est ça. Simple et parfait.  Je connais pas mal de gars qui tueraient pour une assiette comme ça, on peut même décupler le plaisir en "super size  me" avec du foie gras.


Steak "Bam bam"




La fameuse Côte de boeuf

Trois desserts sur la carte.On les veut tous, on veut tout goûter et même qu'on resterait peut-être pour la vaisselle si on nous le demandait.  Les desserts sont simples mais une crème brûlée parfaite, même si peu originale, fait l'affaire pour moi.  On avait un étagé de chocolat-caramel- arachides très cool et également une mousse au chèvre et compote de pommes.

Gros gros coup de coeur et les gens y sont pour beaucoup. J'ai déjà mentionné que le service et l'ambiance jouent pour au moins 50% de mon degré de satisfaction au resto. Si la bouffe ne m'a pas impressionée mais qu'on a gagné mon coeur autrement, c'est clair que je donnerai une autre chance. Mais pas besoin de deuxième chance ici, on a eu la totale.  C'est bon et c'est le fun. C'est très à la mode les cuisines ouvertes mais ici on pousse plus loin la démocratisation de la job du chef en l'emmenant en salle avec les clients. C'est charmant.  La prochaine fois,  du moins,  je vais me concentrer sur les plats moins gloutons (car il y en a) pour faire plaisir à mon foie. Donc si vous avez envie d'un repas réconfort de qualité et un peu de chaleur avec l'hiver qui arrive, une sortie au Kitchen Gallery est tout indiqué.



Kitchen Gallery
60 rue Jean-Talon Est
514-315-8994


http://www.kitchengalerie.com/

Vous pourrez suivre le chef Mathieu Cloutier comme co-animateur et juge à l'émission ÇA VA CHAUFFER, 2e saison, diffusée sur la chaîne CASA à partir du 19 décembre.

25.11.11

Le St-Urbain


Betteraves bio, croquette de chèvre et marinades

Ce n'était pas ma première fois au St-Urbain et je dirais que j'ai apprécié encore plus que lors de mon baptême. Le menu entier tombe vraiment dans mes cordes avec une cuisine de marché originale et généreuse. La liste de vins offerts au verre est vraiment impressionnante et le service attentionné.  Menu dégustation 6 services offert pour un très raisonnable 60$. Ça vaut le voyage à Ahuntsic! Je suis quaisment jalouse des Lavallois qui sont plus près du St-Urbain que moi.  En plus,  les proprios ont ouvert une boulangerie à quelques portes récemment ...."La bête à pain" donc on nous sert du bon pain maison. Je me permets de mentionner également que le chef, Marc-André Royal,  a une sacrée belle gueule.

Le seul hic de cet endroit à part le fait que c'est à cent lieues du centre-ville, c'est le tabarouette de menu sur l'ardoise exclusivement. Oui ça me fait chiâler encore et toujours. J'adore être assise sur la banquette mais je déteste avoir à me tordre le cou pour comtempler les choix de plats ou même devoir me lever pour lire les choix de vins. Je vous en prie, ayez un menu écrit à la main, sans chichi,  pour ceux qui n'ont pas une vue sur le tableau.

Après m'être fait servir un petit verre de blanc de la Loire en biodynamie qui surprend et réveille les papilles avec des effluves herbacées, nous avons partagé un plat d'éperlans frits avec un simple filet de jus de citron. Original et ça se mange tout seul!  Ont suivi une superbe assiette de betteraves très colorée avec une croquette de fromage de chèvre et aussi une escabèche de maquereau fort intéressante. Je trouve que le maquereau est un poisson qui goûte un peu trop le fond de chaloupe en général mais apprêté de cette façon je me suis fais prendre à aimer ça. 


Eperlans frits

Bar rayé, calmars braisés et poivrons


Les plats principaux sur notre table étaient pleins de couleurs et de goûts prononcés réconfortants. "Shorts- ribs" de boeuf fumés avec une "sauce de compétition" ainsi décrite par notre serveur, Il y avait de la moelle dedans si je me souviens bien. Mes pétoncles avec bedaine de porc dans le jus de viande avaient de quoi satisfaire les plus gourmands. La purée de panais et les rapinis  faisaient un beau contraste avec le goût prononcé de caramélisé. On perdait un peu le goût de la pétoncle dans tout ça mais l'ensemble était quand même bien.  Flanc de porc et pétoncles réunis ensembles pour moi c'est le top. Le bar rayé servi avec des calmars braisés et coulis de poivrons était superbe.


Flanc de porc et pétoncles

Avec tout ça pas de place pour le dessert mais nous avons vu passer les beignets servis avec caramel fleur de sel sur une planche d'ardoise. Très appétissant!  On nous a proposé un plateau de fromage et avec ça je mords toujours à l'hameçon. Pour finir tranquillement le vin rouge....et ensuite essayer un autre sorte de rouge pour finir le fromage....très vendeur la super liste de vins au verre.    Un St-Joseph 100% syrah et un petit Gigondas pour finir. 

Le St-Urbain est un vrai repère de "foodies" avec un menu à la fine pointe des tendances culinaires de l'heure sans tomber dans les clichés trop revisités. (du genre la poutine au foie gras pour ne pas la nommer) C'est clair que le menu est réfléchi  avec un souci d'originalité. L'élément vedette de l'assiette, c'est important mais beaucoup d'endroits négligent les accompagnements. Pour moi, ce sont les détails qui apportent l'émotion dans l'assiette et une présentation excitante me met aussi dans de bonnes dispositions. "On mange avec notre cerveau et non avec notre estomac" phrase appropriée du docteur-chef qui se qualifie de neurogastronome. Sujet que je vais aborder une autre fois. Allez essayer le St-Urbain en attendant.

Suivez le chef Marc-André Royal sur twitter, @leStUrbain



http://www.lesturbain.com/

Escabèche de maquereau