L'Auberge Saint-Gabriel, c'est plus qu'un restaurant. C'est d'abord un monument historique qui a une âme. On le sent dès qu'on pousse la porte et qu'on se retrouve entouré de vieux murs de pierre, de foyers et de lumières tamisées. La colonne vertébrale de baleine majestueuse qui sert d'élément de décoration centrale à l'entrée donne le ton à la modernité qu'on a voulu insuffler dans cette bâtisse de plus de 200 ans. Le mélange savant de tradition et de nouveauté se poursuit dans le menu concocté par le chef, Eric Gonzalez, que vous aurez certainement l'occasion de voir lors de votre visite. Il sort en salle fréquemment, va jaser avec les clients et écoute les commentaires avec attention.
C'est ma troisième visite à L'auberge en moins de trois mois et j'ai eu la chance de voir de nouveaux plats à la carte chaque fois. Mon seul reproche à ce concept de menu changeant est que je tombe en amour avec des recettes et je ne peux pas y re-goûter la fois d'après...mais bon, c'est pas ce qu'on peut appeler un défaut majeur. Il y a eu le bavarois de foie gras, la croquette de porc avec crevette, le tartare de cerf, et aujourd'hui encore, mon coeur volage a flanché pour le pétoncle avec salsifis au vin moelleux servi avec une purée de rutabaga parfumée à la vanille et un jus tranché de truffe. Ohaaaa.
1er amour: Bavarois de foie gras |
Croquette porc et crevette |
J'ai goûté au plateau de charcuteries pour la première fois. Tout est fait maison à part le saucisson. La rillette de cochon bien viandeuse nous fait presque oublier que c'est gras, la tête fromagée et la croquette de cochon sont superbes et les garnitures affriolantes. J'ai eu un gros faible pour le petit pot de salade de pommes de terre qui a disparu dans ma panse en 3 lampées de cuillère. Je ne sais même plus si j'ai laissé le temps à ma partenaire de dégustation d'y toucher. Les charcuteries sont en vente pour apporter à la maison.
Les charcuteries |
Avant de passer aux choses sérieuses, nous avons fait un arrêt au tout nouveau bar situé à l'entrée de la salle à manger où un mixologue coloré et avenant; Jean-Michel, nous a fait goûter quelques unes de ses créations. J'ai été charmée par un drink à la pomme, canneberges, sirop d'érable et romarin qui n'a pas encore reçu de nom officiel. Baptême à venir. On offre un menu en portion "lounge" à ce nouveau bar et on va mettre l'emphase sur le pairing "cocktail" et bouffe.
Le tartare du moment est un beau clin d'oeil au printemps qui arrive avec un goût d'orange mêlée à du canard coupé au couteau. La mayo parfumée était impressionnante et le pain d'épice complétait bien le mariage.
Tartare de canard, orange, pain d'épice |
Betterave et chèvre |
Je vous ai déjà mentionné que mes genoux on flanché pour le pétoncle. Oui j'adore les pétoncles, encore et toujours, surtout servis avec des légumes. Le rutabaga, quand même sous-exploité, marié avec de la vanille, c'est génial! Avec en plus les salsifis moelleux et les petits chips de topinambour. Deux pouces en l'air! Je vais maintenant supplier le chef de laisser ce plat sur la carte un petit moment tout de même.
Pétoncles, salsifis, purée rutabaga, chips topinambours, jus truffé |
Ensuite le Châteaubriand. Traditionnel vous allez dire ? eh! oui mais peu banal. Servi en deux temps (ayez une grosse faim mes amis pour commander ce plat) Premier service, on dirait une soupe avec une surprise en dessous. Le boeuf braisé au vin rouge est servi effiloché et caché sous une purée aérienne et infiniment crémeuse de pommes de terres...divin. Ensuite le filet de boeuf, coupé devant vous à la table selon la tradition "Châteaubrienne" (ah ah je sais ce n'est pas un mot) et servi avec de petits légumes. La viande, est la vedette de cette assiette incontestablement. Vieillie jusqu'à 60 jours me dit-on, dans le frigidaire qu'on peut admirer en entrant, cela lui donne un goût particulier et parfait!
Châteaubriand: 1er service |
Châteaubriand: 2e service |
Les desserts sont toujours surprenants. Coup de coeur pour L'Abracadabra, boule de chocolat blanc qui fond pour s'ouvrir au contact d'un sirop de fruits exotiques et nous dévoiler un crémeux au coco et un sorbet à l'ananas. Je ne suis pas certaine de bien décrire ce qui s'est passé mais c'est de la pure magie! Le vacherin au café et noisettes était aussi séduisant, rafraîchissant presque.
Abracacabra, vacherin, ananas rôtis et meringue |
Vous pigez maintenant pourquoi je parle de mélange de tradition et de nouveauté dans mon introduction. Tout pour plaire à ceux qui sont moins aventuriers côté saveurs et surprendre les palais plus friands de cuisine moderne. C'est un gros défi à mon avis d'arriver à servir de façon admirable ces deux types de cuisine. Le mariage se fait en douceur ici et de façon toute naturelle. Côté ambiance, c'est la chaleur du foyer, l'enveloppement des vieux murs de pierre et la lumière tamisée. Attention ce n'est pas vieillot mais romantique.
On parle beaucoup de "l'esprit de l'auberge" dans le menu. Il faut expérimenter la cuisine et arpenter les corridors pour comprendre qu'il ya probablement un fantôme qui veille à ce qu'on le respecte. C'est lui le patron après tout.
Vous trouverez ici tous les infos sur l'Auberge, les menus, les banquets, le service de traiteur et le blogue.
http://www.lesaint-gabriel.com/
Merci beaucoup Nadine pour ce merveilleux billet! Les photos sont superbes! Au plaisir de te revoir bientôt!
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