22.3.11

Le "nouveau" Newtown

Je me souviens précisément de la première fois où j'ai mis les pieds dans cet édifice rénové à coup de gros budget par Jacques Villeneuve, sur un des coins de rues les plus hot du centre-ville, à l'été 2001. C'était le new talk of the town, le hot spot chic pour aller prendre un verre et emmener des clients souper avec 3 étages de plaisir "jet set".   Je me rappelle être tombée en amour avec la salle du restaurant tout de suite, avec son cellier en verre au milieu de la place, ce n'était pas si commun à l'époque.

Depuis ce temps, Jacques a vendu et une horde de chefs ont passé sans que je pense à y retourner. Le passage de Marc-André Jetté et Patrice Demers (désormais dans leur propre établissement les 400coups) dans les cuisines du Newtown m'avait bien fait lever le sourcil mais ce fut bref alors je n'ai pas eu le temps d'y mettre les pieds. Le couronnement du nouveau chef Martin Juneau (anciennement campé à La Montée de Lait) au "Gold medal plates" 2011 a certainement attiré mon attention sur le Newtown dernièrement ainsi que leurs efforts sur les médias sociaux pour faire la promotion de leur nouvelle cuisine. Efforts réussis car les billets et les commentaires de tous les blogueurs invités à une soirée spéciale sur les vins d'Italie (événement appelé "wine flight") ont fini de me convaincre. Je devais absolument essayer le Newtown renouvelé.

Donc, nous y voilà un samedi soir où le bar du premier étage est aussi animé que dans mes souvenirs alors que le restaurant du 2e étage lui , est pratiquement vide. Il est tôt mais malheureusement la grande salle n'a pas eu beaucoup de visiteurs. J'avais la vive impression que c'était principalement des touristes, ce qui est commun des établissements de la rue Crescent. Les locaux auraient avantage à y aller pourtant.

Nous nous sommes embarqués pour l'expérience totale du menu dégustation avec 7 services proposés pour 70$ ainsi que les vins en accord pour 45$ de plus. Prix très raisonnable, tellement que nous avons dit à James, le sympathique sommelier, que nous serions prêts à payer un peu plus pour les vins, question d'avoir une expérience plus exclusive. (c'est samedi soir après tout non? ) Il nous a proposé donc, de manière enthousiasme, de se "claquer du bon jus" pour 65$ par personne.  Croyez- moi cela en a valu la peine.  

La soirée s'est déroulée a peu près comme suit:  Je n'ai pas pris de notes lors du service, alors excusez-moi si certains détails sont inexacts. Ma mémoire fait défaut parfois quand l'alcool coule à flot. Une chance qu'on sort en taxi.



Apéro: Cocktail maison de prosecco avec sirop de fleur d'hibiscus. Le sirop est préparé par le chef. C'est une version moderne du kir parfumé aux fleurs, bon début.

Amuse bouche: grissinis maisons au citron avec magret de canard style proscuitto et gremolata. Très simple et frais, cela annonce bien la suite. On a commencé l'accord vin avec un chablis qui était un mariage parfait avec le citron.

Entrée: Saumon mariné avec croquette de pommes de terre, garniture de cornichons et céleri. Les garnitures dans ce plat volent un peu la vedette au saumon mais c'est une assiette qui m'a plu beaucoup. J'adore les cornichons.  Le vin ici était un riesling très sec. Superbe.

Saumon mariné, croquette pommes de terre, cornichons et céleri

Poisson: Morue servie avec une sauce hollandaise , navets et radis. Mon plat préféré de la soirée et le vin une découverte surprenante. Un chardonnay de L'Ontario que j'ai pris pour un Meursault. À s'y méprendre, vraiment. Un vin de la maison Norman Hardie.

Morue sauce hollandaise


Foie gras: Poêlé et servi sur tranche de bacon avec oignons confits. Le vin servi était un Ruché de la région du Piedmont. Cépage très spécial. Rien à redire sur le foie gras dont la cuisson était parfaite.

Foie gras poêlé

Viande: Poitrine de porcelet laquée au vin rouge avec garniture de champignons. Pinot noir de Bourgogne en accord.  J'adorais le vin. Le porc fondait en bouche et la croûte de gras était parfaite. J'ai moins apprécié le vinaigre de vin très présent dans les champignons. Je m'attendais à goûter à la version du plat que Martin Juneau a servi au concours "Gold medal plates", laqué à la betterave. J'avoue que j'étais un peu déçue.

Flan de porc laqué

Pré-dessert:  Gâteau orange, mousse citron, abricots. Servi avec un vin de paille du Jura, c'était un accord parfait et un dessert très frais en plein dans mes goûts.

Pré-dessert à l'orange

Dessert: Crémeux chocolat noir, gâteau praliné, poires.  Le vin: je ne sais plus mais c'était très sucré. Grosse soirée!!!


gâteau chocolat noir praliné et julienne de poires

J'ai apprécié la qualité des produits servis mais je crois que les portions étaient un peu trop généreuses pour un menu dégustation. Comme je ne suis pas une dent sucrée je n'ai pas trop de peine quand je n'ai plus faim pour le dessert mais cela peut nuire à l'appréciation finale. À part la morue, le chef n'est pas tombé totalement dans mes goûts mais je ne peux pas nier le grand talent et le potentiel du Newtown. Je vais y retourner sans aucun doute, surtout à cause du traitement royal que nous avons reçu des employés en salle. Le service était  hors pair et le sommelier,  totalement passionné par son métier, s'est amusé à nous faire jouer aux devinettes tout en nous faisant découvrir de nouveaux produits. L'accord mets-vins parfait pour moi est un gros plus et en ce sens, le Newtown est en voiture avec James-Graham Simpkins. 

Le restaurant a récemment lancé son nouveau site web. On annonce les événements "wine flight" tous les 1er mardi et 3e mercredi de chaque mois. Je crois que je vais devenir une abonnée de ces événements. Le prochain est le 5 avril 2011 pour un embarquement en direction de l'Alsace. 

Je vous invite à regarder les photos du premier "wine flight" qui proposait un voyage en Italie par le vin sur les liens suivants, ça donne vraiment le goût :

http://www.epicurbaine.com/2011/03/wine-flight-du-newtown-voyager-le-temps.html

http://mavieenrosebonbon.com/2011/03/22/restaurant-le-newtown-montreal/