26.11.10

Mas Cuisine

Ma découverte de la semaine est un petit bistro d'une trentaine de places situé sur la chic rue Wellington de Verdun et je suis cynique  avec le mot "chic" ici . On se demande pourquoi le chef Michel Ross, anciennement campé sur la rue de Lamontagne à la Brasserie Brunoise, est venu s'exiler dans ce quartier. La réponse se trouve probablement dans la possibilité d'offrir un produit de grande qualité à bon prix sans l'étouffement d'un loyer onéreux. C'est très réussi.

Ambiance sans prétention, la clientèle semble être une bande d'habitués et en ce jeudi soir, on a refusé pas mal de monde à la porte. Malgré l'exiguïté des lieux on ne sent pas de promiscuité face aux autres clients.

Voici un échantillon de ce que vous pourrez trouver dans vos assiettes:

Soupe de chou-fleur garnie de croûtons , bacon et champignons. Vraiiiiment onctueuse et réconfortante, en plein ce qu'on a besoin par le temps gris et "frette" de novembre. J'étais trop affamée pour en prendre un cliché.

Crevettes grillées garnies de caviar et servies avec une salade de fenouil et oranges. Plat bon pour les yeux et les papilles.



Entrée de crevettes, salade orange et fenouil
  Tartare de boeuf proposé dans les entrées. Assaisonnement en douceur selon ma comparse, pas très relevé ou vinaigré. Présentation alléchante.

Tartare de boeuf en entrée
Pétoncles rôtis avec poireaux en crème, tomates confites et chips de patates rattes. Mon coup de coeur de la soirée !

Pétoncles avec poireaux et tomates confites
  Mon plat de ris de veau était tout simplement trop énorme, je l'aurais préféré en entrée car les ris c'est gras en titi.  Ils étaient quand même délicieux servis avec des rabioles et quelques crevettes.

Ris de veau et crevettes
  Le filet de boeuf était vraiment superbe et cuit à la perfection. Et les raisins donnaient un petit goût sucré à la sauce.

Filet de boeuf
  Les desserts sont compris dans le menu à prix fixe et franchement débiles. Meilleur gâteau au fromage goûté depuis fort longtemps et la tarte au chocolat noir digne de celle mangée chez Jamie Oliver il y a quelques années. (C'est pas peu dire) On propose une assiette de 2 fromages et noix si vous préférez pour 7$

Gâteau fromage et glace framboise-rhubarbe


Tarte au chocolat et dulce de leche

Pour une entrée, un plat et un dessert. 40$. Incroyablement abordable.. et les portions sont très généreuses. Avec le nom "MAS" cuisine je m'attendais à des plats typiquement de spécialité provençale mais il n'y avait  pas d'aïoli, de pastis ou de pistou à l'horizon. J'ai toujours pensé que ce mot désignait un appartement de Provence mais il s'applique plutôt à une construction rurale dans l'ensemble de la France. Cuisine campagnarde? pas vraiment mais traditionnelle et simple qui peut plaire à tous les goûts. On semble aimer les champignons sauvages car il y avait 2 belles barquettes inspirantes dans le frigidaire vitré et quand nous sommes entrés,  une odeur divine de champignon flottait dans l'air. On en servait avec la morue ce soir là. C'est définitivement  une cuisine à essayer, je n'ai vraiment eu rien à me plaindre à part mon ventre trop plein.

Fait bizarre: le resto n'est pas ouvert le samedi présentement..seulement du lundi au vendredi, les soirs seulement. Le chef a dû promettre à sa chérie des samedis en famille cet hiver.

18.11.10

Tuck shop

Façade rue Notre-Dame
J'entre ici un mardi soir, c'est plein à craquer. J'ai essayé d'obtenir une réservation du jeudi au samedi maintes fois mais impossible si on est pas d'avance. Il faut dire que les gros bonnets de la critique culinaire (Lesley Chesterman pour "The Gazette" et Marie-Claude Lortie pour "La Presse" ont parlé en bien du Tuck shop dans les dernières semaines et que déjà, dès l'ouverture, les gens du quartier excités de la nouveauté se sont rués aux portes.

Faune surprenante (pas jeune jeune) et une façade qui n'annonce pas du tout la qualité de ce qu'il y aura dans les plats. C'est charmant quand même, et ça fait très St-Henri.  Le décor ressemble à un pub anglais, c'est bruyant et tassé (façon Joe Beef). Je me demande pourquoi cet engouement pour les restos où il faut quasiment tirer la table pour arriver à s'asseoir sur la banquette et où on peux prendre les ustensiles de la table voisine sans même s'étirer. J'haï ça! Je le déclare haut et fort à mon chum parce que si je lève pas le ton il ne comprendra pas ce que je dis.  Je ne souffre pas d'agoraphobie mais la proximité me gêne un peu quand je m'en viens dépenser 150$ dans un resto. Je ne suis pas confortable sur ma chaise de bois, je me tortille. Je dis qu'on viendrait pas manger avec des amis ici c'est trop l'enfer. Bon. Ma critiquasserie s'arrête là.

En découvrant le menu, je me suis mise à sourire un peu. Trop de choix déchirants et  j'aime bien son look écrit à la main au crayon de plomb sur du papier gris...c'est croche un peu comme des notes de cours à l'école."Cute". 

Nous commençons par 2 entrées très copieuses qui m'ont VRAIMENT plu. Un cornouailles façon Jerk servi avec de la purée de haricots noirs et tout plein de coriandre. Le poulet avait vraiment un goût nouveau et mes papilles quoique choquées au début étaient ravies. Ensuite la longe de porc servie avec des pleurotes et une sauce à la mimolette (fromage jaune foncé de type vieux cheddar) a conquis mon coeur. Je l'ai dit 20 fois en mangeant....c'est vraiment bon....non mais franchement c'est écoeurant. L'équilibre parfait entre les textures et saveurs du porc, du champignon, de la ciboulette fraîche discrète mais présente ainsi que le croquant du choux et l'onctuosité de la sauce. Ce n'est pas de la cuisine raffinée et de haute gastronomie mais pas loin....c'est goûteux, c'est réconfortant. J'adore.

Comme plats principaux nous avons dabord choisi le magret de canard servi avec des spatzels et chou de Savoie. La garniture de spatzel était un peu sucrée et se mariait admirablement avec les tranches de canard saignantes à souhait. Très beau plat avec les petites grenades qui miroitent.  En deuxième plat, le bar ne m'a pas excitée plus qu'il faut malgré la présentation très originale et la qualité incontestable du poisson. Pain grillé et tomates confites en accompagnement ça j'ai beaucoup aimé. Les quelques moules et palourdes dans l'assiette m'ont laissée indifférente. 

J'ai emprunté les photos sur la critique de Lesley Chesterman (heureusement elle semble avoir mangé les mêmes choses que moi)  car j'étais trop gênée pour poser avec ma voisine de droite qui semblait examiner le moindre de mes gestes (paranoïa de ma part probablement mais ça me tapait sur les nerfs)



Longe de porc et pleurotes sauce mimolette (photo John Kinney, The Gazette)

Magret de canard, spatzels et chou de Savoie (photo John Kinney, The Gazette)
Le service était assez relax pour une place bondée comme ça. Je n'aurais pas été surprise de me faire expédier dehors pour libérer la table mais jamais je n'ai senti de pression pour accélérer le "beat". On nous a laissé une pause entre les plats et le temps de finir nos verres de vin tranquillement. La facture montait à 95$ taxes incluses sans la boisson. Prix totalement justifié à mon avis par la grande qualité de la bouffe mais moins à cause de l'endroit.


Je vais y retourner sans doute très vite essayer d'autres mets qui ont attiré mon attention. Le tartare servi avec une rémoulade avait l'air super ainsi que la salade de homard. Un des avantages d'être tassés c'est de pouvoir lorgner tous les plats de la carte sans que ça paraisse trop. Le jarret d'agneau semblait également spectaculaire.   J'ai rêvé à ma sauce mimolette cette nuit là.  Sans rire j'ai adoré ce plat et c'est ça qu'on recherche non? la quête du plat ultime qui nous fera saliver juste avec le souvenir du goût divin qu'on a eu en bouche.

Je me disais ce matin que j'aimerais déménager la cuisine du Tuck shop dans un beau et grand local comme celui du restaurant Accords par exemple. Ces derniers ont un endroit du tonnerre avec une cuisine bien moyenne tandis que le Tuck shop épate les papilles dans un boui-boui. C'est pas juste!

10.11.10

Distribution Alimentaire Aubut

Croyez- le ou non,  je ne fais pas que manger au restaurant mais j'adore cuisiner également. Quoi de mieux pour se relaxer d'une journée de travail que de couper des "tis" légumes  en faisant "taquataquetac" sur ma planche de bois avec un verre de vin à portée de la main?  Je trouve très défoulant et thérapeutique d'écraser de l'ail sauvagement sous mon gros couteau de chef après avoir aiguisé ce dernier avec énergie sur mon fusil. Ensuite, gorgée. Ça va déjà mieux.

La planification des repas fait aussi partie de mon fun et je lis mille et un magasines et blogues pour m'inspirer. Mais généralement mes idées sont puisées en faisant les courses. Pas rare que je parte avec mon sac recyclable en n'ayant aucune idée de ce qu'il y aura dedans à mon retour.  Je suis gâtée car je peux aller au marché Atwater en 5 min de marche mais je veux vous parler ici de ma découverte relativement récente qui se trouve encore plus près de chez moi: "Le Aubut"

Ça faisait plus de 6 mois que je résidais dans le quartier et passais devant en snobant la devanture peu invitante. Je voyais bien que c'était marqué "OUVERT AU PUBLIC" mais comme en général je déteste acheter en grosse quantité et que je dédaigne le "Club Price", le mot distribution suffisait à me rebuter.






Il a fallu que je manque de lait pour mon café un matin où tout allait tout croche pour que je décide d'aller voir chez Aubut,  vu que c'est plus proche que l'épicerie, le dépanneur et le marché. Tout à coup y aurait du lait qu'on peut acheter en quantité normale.

Me suis réveillée net fret et sec quand j'ai pénétré dans le building où on aperçoit en premier les articles de cuisine...(oh ouin)...ensuite suis entrée dans la portion "gros" où j'ai vu mon eau à bulle préférée (ESKA) à la caisse de 12 bouteilles pour 13.99$ ....(oh ouin hein)....et finalement la section frigidaire et surgelé qui contient tout ce dont une épicurienne peut rêver....pâtés,saucissons, foie gras, magrets de canard, fromage etc..(calevert !comment ça je suis pas venue ici avant moi) section contenant également des fruits et légumes frais
et finalement la section épicerie près de la caisse avec des épices , du pain , des condiments. Bref il ya tout!!! Couteaux, planches à découper, stock de bar ...et pas d'obligation d'acheter en grosse quantité sauf si vous prévoyez faire un gros party ou êtes le genre à emmagasiner du stock dans votre cave en cas de guerre nucléaire.


Je veux attirer votre attention sur un produit que j'affectionne particulièrement et que je n'ai pas trouvé ailleurs: Des cuisses de poulet confites surgelées emballées sous vides de marque "Bistro +".  Le prix 8.19$ le paquet de 2. 



Moins cher que le canard, plus dodues et à mon avis plus savoureuses.  C'est le bonheur sans complication.

1. On trempe le paquet dans l'eau tiède 10 min pour dégeler

2. On badigeonne de marinade

3. On réchauffe sur le BBQ pour faire dorer la peau car du confit en théorie c'est cuit. (le four conventionnel ferait l'affaire)

4. On fait chauffer la marinade pour faire une sauce

J'utilise la marinade de Louis (François Marcotte) pour badigeonner. Ingrédients à mélanger dans cet ordre: sirop d'érable, dijon, huile d'olive, jus de citron, zeste de citron, ail émincé, sel et poivre. (recette détaillée)  J'ajoute une herbe fraîche au goût ....tantôt du romarin, tantôt du thym ou pas du tout.  Quand le poulet est sur la grille, je récupère la marinade dans une petite casserole et porte à ébullition...ensuite j'ajoute une cuillère de sauce Diana pour donner une touche BBQ, du ketchup ferait aussi l'affaire ou de la pâte de tomate. Et voilà! On nappe le poulet de la sauce et on sert avec quelques légumes grillés. Ce plat est parfait pour la visite de dernière minute ou les mamans pressées. Succulent!!! pas toujours nécessaire de se casser le bicycle pour que ce soit bon. Un pinot noir du nouveau monde avec ça et mon bonheur est complet.  (Pinot noir Waimea Nelson 2009 pour 22.10$ est un bon exemple venant de Nouvelle-Zélande Code SAQ : 10826447 )
 


Marinade de "Louis"




Résultat final cuisse de poulet confite



Autre truc intéressant chez Aubut: les produits de base pour cuisson en poudre de marque Nappe Blanche. Fond de veau excellent, bouillons de toutes sortes et base de sauce béchamel etc....le format de 1KG est une économie mais surtout le produit est de qualité.

L'huile d'olive en format de 3 litres également vaut la peine pour quelqu'un comme moi qui en boit presque. Ce n'est pas quelque chose d'inusité de l'huile d'olive en gros format mais le rapport qualité prix ici,  est difficile à battre et il y a souvent des nouveautés dans cette section.

Allez faire un saut avant les Fêtes car on peut acheter d'énormes blocs de foie gras pas cher, du fromage à la meule, des trucs pour faire le service: vaisselle plastique, verres ect..Les maniaques de desserts vont capoter à voir les énormes barres de chocolat belge pour faire des pâtisseries et toutes les cochonneries pour décorer. Même moi j'ai pas résisté à l'envie de les flatter. Il y a même de quoi s'habiller en vrai chef avec les tabliers et les coiffes. Je peux passer beaucoup de temps dans ce paradis et je découvre de nouvelles choses tout le temps.

Un conseil, allez y la semaine car c'est presque impossible de stationner la fin de semaine. Ça a tout l'air que je suis la seule nounoune du quartier qui n'avait pas découvert ce trésor. Bon magasinage et bonne bouffe!