1.1.13

Bilan gourmand 2012


 
Le Tuck Shop du quartier St-Henri
Cette année fut encore une de gourmandise extrême pour moi qui ne se tanne pas d'essayer de nouveaux endroits, de nouveaux produits et aussi de retourner manger dans mes endroits chouchous. Mon plus grand plaisir de la vie est bien simple et il ne change pas: Une sortie entre amis dans un bon resto. Cela me comble de bonheur et si je ne pouvais plus me le permettre un jour, je serais infiniment malheureuse.  Je veux partager avec vous les endroits où l'on m'a fait le plus tripper cette année (au Québec seulement sinon ma liste serait trop longue) et je dis aussi merci la vie!


Le Top du chic: Le Club Chasse & Pêche

C'est là que j'ai pris mes meilleurs repas à Montréal et l'histoire se répète chaque année. J'ai beau essayer tout ce qui est sensé être le nec plus ultra, rien n'a surpassé le Club pour moi. Bien entendu ce n'est pas que l'assiette qui joue ici. J'adore l'ambiance feutrée, les fauteuils confortables, l'équipe de passionnés qui nous sert et traite le client aux petits oignons. Le côté discret et énigmatique du chef Claude Pelletier que vous ne voyez jamais dans les médias ou pratiquement jamais en salle. Mon plat préféré est toujours le " Chasse & Pêche" , appellation personnalisée pour un terre et mer dont les garnitures changent souvent autour du homard poché au beurre et d'une viande. Le rissoto de porc et foie gras fait encore l'unanimité et personnellement, j'ai toujours un faible pour le panaché de légumes qu'on partage au centre de la table.  L'été,  le Club sert des lunchs fabuleux juste de l'autre bord de la rue, dans les jardins du Château Ramesay.



Le logo du vénérable Club Chasse & Pêche

 
Nora Gray (Montréal)

Plusieurs plats ont retenu mon attention cette année au Nora Gray mais celui qui a fait battre mon coeur le plus fort c'était une assiette de cervelle de veau avec de la Mostarda.  Juste le nom de cet abat peut faire peur mais je vous jure que c'était léger comme un nuage et savoureux pas à peu près.  Les plats de pastas sont toujours originaux et intéressants et la viande servie souvent braisée sans faille. Ce petit resto très chaleureux situé près du Centre Bell fait partie de mes tops et a mérité mention dans la fameuse liste des meilleurs restos canadiens 2012 du magasine En Route... totalement mérité!


Cervelle de veau et Mostarda du Nora Gray


Les 400 coups (Montréal)

Ici ont parle de finesse autant dans les présentations que dans les saveurs. Chaque assiette est une oeuvre d'art qui ne suit pas tellement la tendance "confort food". Je peux habituellement me passer de finale sucrée au resto mais jamais ici. Les desserts originaux de Patrice Demers sont hors normes et toujours incroyables. Mais il n'y a pas que Patrice qui fait des miracles, deux plats salés de Marc-André Jetté cette année m'ont charmée au coton: 1. Du collier d'agneau braisé servi avec des gnochettis et une réduction de jus de carottes.. Oui mes amis un plat de pâte en plus. Je ne me pâme que rarement sur les plats de pâtes mais celui là, un gros WOW! 2. Un plat de pétoncles poêlés avec une émulsion de Yuzu....mon plat pétoncle de l'année! Ce crustacé parfaitement caramélisé marié à un goût acidulé c'est tout simplement divin. Une mention à la carte des vins soignée de Marie-Josée Beaudoin qui offre toujours des produits intéressants et recherchés sans nécessairement coûter la peau des fesses.




Le Filet (Montréal)

La petite soeur du fameux Club Chasse & Pêche qui marie agréablement dans sa carte la touche d'un chef Japonais et celle de Claude Pelletier.  Une sortie au Filet c'est un peu glamour car l'endroit est tout de même chic et animé. C'est aussi un peu convivial car les plats de format tapas se prêtent au partage, aussi riche en saveurs et de bons vins qui vont avec! L'équipe est du tonnerre et je ne suis jamais déçue. Un de mes plats fétiche depuis l'ouverture est la morue poêlée à l'unilatérale, presque frite et finie au four, servie sur une polenta crémeuse. Une nouveauté toute simple qui m'a fait craquer cet été est le tartare de thon avec ses jaunes d'oeufs pochés...tellement miam! Pas original un tartare de thon vous vous dites? Je me disais la même chose et je remercie l'ami qui l'a commandé. C'est souvent dans l'interprétation d'un classique qu'on reconnaît les meilleurs chefs.

Tartare de thon du Filet


Jun-i (Montréal)

Indiscutablement mon meilleur restaurant pour les sushis à Montréal et de par le monde. Le poisson est d'une qualité inégalée et les créations de Jun-i sont toujours d'une justesse de laboratoire. Le sashimi du jour est un must pour ceux qui y vont la première fois et laissez vous tenter par des plats "hors sushi" comme le flan de pétoncle qui vous fera tomber à la renverse.  Ma découverte de l'année ici fut l'oursin de Rimouski! Moi pas grande fan de ce crustacé au look repoussant à cru s'est fait prendre avec le goût frais de ceux de chez nous, moins prononcé que ceux en provenance de l'Ouest...et manger local c'est cool non?


Sashimi du jour au Jun-i


Park (Montréal)

Je ne jurais que par Jun-i pour le poisson cru et bien maintenant j'ai un autre nom sur mes lèvres: Antonio Park! Cette nouveauté est une bénédiction pour notre scène gastronomique Montréalaise. C'est pas seulement Japonais, c'est Koréen et parfois presque Italien quand le chef marie du fromage Burrata avec un homard poché divin. Mix de la mort qui m'a vraiment séduite mais c'est avec son sashimi "Park style" servi dans une marinade que le chef me fait revenir chez lui à la course, ou presque.  On sert des lunchs vraiment cool également avec des bibimbaps, des plats de nouilles et des bentos box qui ne se retrouvent pas sur la carte du soir.


Sashimi " Park style"

 
Tuck Shop (Montréal)

MON resto de quartier . Cuisine de marché donc les plats changent très souvent. L'été il faut absolument goûter au "lobster roll" sur bain brioché maison. L'hiver, on ne passe pas à coté de la bedaine de porc confit avec sauce au cheddar fort et pleurotes. Le tacos de flétan m'a vraiment séduite cette année, probablement LE tacos de l'année malgré les efforts de bien du monde pour faire une version de cet aliment en vogue.  J'ai aussi souvenir de plusieurs poissons cuits à la perfection, d'une purée d'aubergines qui m'a fait presque pleurer et des mini fallafels maisons aussi bons que cutes. Oui, j'aime le Tuck Shop immensément.

Flétan et purée de maïs au Tuck Shop


Maison Publique (Montréal)

Première raison d'y aller: le brunch. Un vrai déjeuner à l'anglaise copieux et gras à souhait.  L'assiette pour deux; comprenant notamment des oeufs au plat, du boudin, de l'os à moelle, de la saucisse maison et du "bubble and squeak" est un excellent choix mais commandez une quiche Lorraine "on the side" car il ne faut pas passer à coté de ce classique aérien et crémeux, la meilleure version que j'ai goûté de cette recette. Allez-y aussi pour l'ambiance de pub anglais véritablement charmante, les plats aux ingrédients originaux qui prônent le local (comme un magret de canard aux baies d'argousier) et la crème glacée molle maison.  Derek Dammann, l'ancien chef du DNA a créé ici avec son partenaire Jamie Oliver un endroit bien spécial et je lui souhaite longue vie.

Assiette de Coppa et pêches marinées du Maison Publique


Olivier Potier (Montréal)

Ce n'est pas vraiment un resto c'est une boulangerie et pâtisserie où on peut casser la croûte mais je me dois de le mentionner car c'est ma découverte pour les desserts cette année. Une amie m'a introduite aux pâtisseries de M. Potier en nous offrant un échantillon complet de ses créations lors d'un party maison. J'ai été jetée à terre par les éclairs aux pistaches et même ceux aux chocolats (je suis pas très choco en général) et z'avez vu sa tarte au citron déconstruite? C'est beau et c'est bon.


Pâtisseries de chez Olivier Potier


Chien Fumant (Montréal)

J'ai deux plats qui m'ont vraiment fait capoter en 2012 au Chien Fumant: la côte de boeuf pour deux qui est cuite sous-vide puis ensuite grillée sur le BBQ au bois. Totalement délirante tellement elle est tendre et goûteuse. Ensuite, un bar entier servi grillé avec une crème d'aneth et du fenouil rôti tellement parfait! J'ai essayé de reproduire cette dernière garniture sans trop de succès...le chef Maks ne livre pas ses secrets alors il faut retourner y manger sans cesse.  Les charcuteries maisons sont toujours un must mais le reste de la carte change constamment.  Je pense bien y avoir mangé mon meilleur carré d'agneau à vie en 2012 aussi...finalement c'est pas deux plats mais trois plats mémorables pour le Chien Fumant
Bar , fenouil rôti et crème d'aneth au Chien Fumant

Smoking Vallée (Montréal)

En général, j'aime pas beaucoup les restaurants apportez-votre-vin. Pas parce que j'aime ça payer le double des prix de la SAQ mais j'adore avoir de la variété.  J'ai souvent envie d'un Bloody Ceasar en apéro suivi d'un petit verre de blanc et qui sait peut-être deux rouges différents vont suivre mon style de repas parfait....pas facile à réaliser au BYOB à moins d'avoir un bar portatif. Le Smoking Vallée a des plats et une ambiance que j'aime tellement qu'il est le seul du genre où je vais et retourne sans cesse.  Le plat coup de coeur de l'année pour moi au SV est l'osso bucco de porc servi avec un orgetto, des pommes et du panais croquant.  Chapeau pour les textures et le réconfort! 

Osso bucco de porc du Smoking Vallée


 

Bistro B (Québec)

Ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux se disent probablement que " ça va faire le chantage de louanges au Bistro B " ou que " il y a d'autres bons restos à Québec" . Oui je le sais mais je suis tombée en amour avec cet endroit , sa cuisine et son staff. J'ai n'ai pas le goût d'aller ailleurs lors de mes brefs passages dans la capitale.  Je promets d'en essayer d'autres en 2013 mais pour le moment je dois vous mentionner que le Bistro B sert les meilleurs ris de veau au monde. Avis aux amateurs.

Ris de veau en croûte de polenta du Bistro B

 

22.11.12

Une Foodie à New York-Part IV


The Dutch, Prince St, SOHO
Ma dernière visite dans cette ville vibrante de possibilités datait du printemps 2011. Pas de magnolias en fleurs à l'aube de la "Thanksgiving parade" mais un climat un peu plus clément qu'à Montréal et un soleil présent pour réchauffer Central Park toujours aussi beau avec les couleurs d'automne.

Avec seulement 3 jours à planifier, j'ai du faire des choix déchirants pour mes repas, centre de mon voyage et de ma vie en général. Quand on est obsédée de bouffe et amoureuse de sorties au resto comme moi, planifier un voyage à New York donne des maux de têtes. Trop de choix, trop de nouveautés, trop de "hots spots". Je plains les gens qui voyagent avec moi car je suis prête à marcher des kilomètres pour juste un "snack" d'après-midi. Je brave le froid, les temps d'attente, je fais mal au portefeuille, bref! je suis folle à lier quand il s'agit de me nourrir.

Lors de notre arrivée en fin de journée,  mon premier objectif était d'aller explorer le fameux "Eataly" dont tout le monde parle élogieusement.  Je sais pas si c'est l'effet qu'on venait juste d'arriver en ville et que mon excitation et mon appétit étaient à un summum mais j'étais comme un peu hystérique en découvrant cet endroit. Genre mi-resto, mi -épicerie fine et vous l'aurez deviné par le nom, on est dans l'Italien. C'est le "jack pot" pour les grignoteurs en séries et les cuisiniers. J'aurai voulu pouvoir acheter les incroyables "ribs" âgés, les divers jambons, les mozzarelles, les  oursins et les huîtres, les superbes champignons bolets...et j'en passe. L'idée d'une glacière m'est venue en tête mais c'était un peu de la folie de passer aux douanes avec tout ça alors je me suis contentée d'un petit en cas de fin de journée. 


Plateau charcuteries au EATALY

On s'est assis au bar pour déguster un superbe plateau de charcuteries et fromages avec de la mostarda sur la Piazza. Beau choix de vins au verre. Beaucoup de bonheur. On est entourés de Newyorkais qui grignotent debout en sirotant l'apéro (il est 17h30 un jeudi soir) et qui vont repartir avec un sac de provisions. Si vous avez déjà visité le "food court" de chez Harrods à Londres, vous verrez une similarité ainsi que la Grande Épicerie de Paris (au Bon Marché) mais je n'avais encore jamais rien vu de tel de notre bord de l''Océan.  C'est vraiment un beau concept avec une dizaine de petits restaurants parmi l'épicerie.

http://www.eataly.com



Prochaine découverte enlevante fut le souper au Brushtroke dans le quartier de Tribeca (Triangle Below Canal St au cas où vous sauriez pas). Une association avec le chef  bien connu David Boulay et le chef Yoshiki Tsuji (de l'Institut culinaire Tsuji à Osaka) a donné naissance à ce nouveau resto de cuisine japonaise authentique mais qui se veut innovatrice. Le décor de bois blond est presque ton sur ton. C'est reposant pour les yeux mais vibrant de beau monde dans la salle. Nous avons pu observer le fourmillement de la cuisine tout le long de notre dégustation 6 services avec "pairing" de vin/saké fantastique. Il n'y a pas de menu à la carte dans cet établissement mais on a plusieurs choix à faire tout de même entre les plats de poissons, viandes et risottos. Oui oui j'ai dit risotto mais "japanese style".

Bar Rosé parfumé au Yuzu, Oursin et Osetra

Plat de riz aux sardines et purée de Maitake

Biscuits feuille de riz et thé vert , pannacota gelée de grenache


Après une entrée de légumes d'automne dans une émulsion dashi au sésame avec une gelée de pétales de Chrysanthème fort intéressante je me suis fait jeter par terre avec un simple bouillon aromatisé avec des champignons et de la truffe cachant la texture onctueuse d'un flan..c'était divin marié avec le parfait saké. (je trippe pas saké pantoute mais celui là j'ai aimé)  Une belle assiette de sashimi s'est fait vite oubliée avec un plat magnifique de Bar Rosé parfumé au Yuzu garni d'un oursin gigantesque et de caviar Osetra. Le steak Wagyu rehaussé de grains de poivre vert de Madagascar était simplement la perfection incarnée.  Les plats de riz étaient tous deux vraiment onctueux et délicieux l'un au crabe avec un léger parfum de bisque et l'autres aux sardines et champignons maitake. Les desserts étaient légers, aériens même et une maudite chance pour mon estomac. J'ai adoré la crème glacée au mirin et le pannacota au grenache et surtout la touche finale: des chips de riz saupoudrés de poudre de thé vert renfermant quelques noix de pins grillées.

La beauté de cette cuisine c'est que même après une quantité impressionnante d'aliments, on ne file pas trop plein et la digestion se fait tout en douceur. Vive la finesse de cette cuisine "Kaiseki". Mais tant de bonté a un prix. Comptez 85$ par personne + les divers extras (le Wagyu est +38$ notamment) et le "wine pairing" nous a été offert à 75$ par personne.  Je suis sortie ravie de cette expérience et j'ai vite oublié l'addition en me remémorant les plats la tête sur l'oreiller...mmm. C'est comme un Eleven Madison Park Japonais!

http://www.davidbouley.com/



Justement attirée par les noms de Daniel Humm et Will Guidara, respectivement chef et maître d'oeuvre derrière le Eleven Madison Park, j'ai fais une réservation au Nomad pour le soir suivant. Hôtel et restaurant sont ouverts depuis 7 mois seulement et il semble déjà que ce soit un franc succès.  Ce qui m'a plu d'emblée dans cet endroit c'est la chaleur du bois foncé et les salles multiples. Certaines avec des murs couverts de rayons de livres comme dans une bibliothèque. On prend l'apéro dans un gros fauteuil de cuir en observant la faune de gens dans la mi-trentaine et plus. C'est plein à craquer dans toutes les pièces et autour du superbe bar. Pourtant pas de temps d'attente pour se faire servir un verre et on nous retrouve sans problème dans ce labyrinthe pour nous amener à notre table, à l'heure précise de notre réservation.



"The Library" Hotel Nomad
 
Cet endroit est distingué et le service l'a été du début à la fin. J'ai vraiment été impressionnée également par le prix de la facture, étonnamment bas pour la qualité et l'ensemble de l'expérience. J'ai même pensé qu'on avait oublié de nous charger nos flûtes de champagne..ben non.  On se comprend que c'est pas "cheap" mais on a vu pire dans le genre.  On retrouve le style de la cuisine du Eleven Madison dans plusieurs assiettes, notamment celle du homard poché à la perfection servi de façon artistique avec du fenouil, de l'orange et olives noires.  Les entrées de moelle, de chou-fleur rôti et l'oeuf poché nous ont plu pour les goûts intéressants et des portions parfaites.  Je retournerai à cet endroit sans hésiter lors d'une prochaine visite, c'est un MUST.


Os a moelle gratinés

Homard poché avec fenouil, oranges et olives

Oeuf avec choux kale,  chorizos et croutons
http://www.thenomadhotel.com



Avant de dîner très tard au Nomad nous avons eu le temps de manger une superbe assiette d'huîtres pour l'apéro au John Dory Oyster Bar juste à côté dans le Ace Hotel. On a adoré cet endroit résolument très bondé et pour de bonnes raisons.  Les oursins servis dans leur coquille chevelue avec un vinaigre de pomme grenades étaient vraiment cools autant que le barman et ses divers cocktails au gin. 

John Dory Oyster Bar

http://thejohndory.com/


Le Ace Hotel abrite également le populaire Breslin, deuxième établissement étoilé de la chef British April Bloomfield. Cet endroit style gastro pub Anglais est bien correct mais le plateau de terrines et la côte de boeuf pour deux m'ont fait réaliser qu'on a rien à envier aux Newyorkais pour ce type de bouffe chez nous. Nous avons le Joe Beef, le Chien Fumant et le Kitchen Gallery qui vont nous servir une côte de boeuf de qualité égale, moins chère et mieux présentée. Celle du Bistro B à Québec aussi mérite une mention. 1 Étoile Michelin c'est glamour...mais celles du Brushstroke et du Nomad brillent plus dans mon ciel que celle du Breslin. Il paraît que le burger et les puddings valent la peine mais je n'y ai pas touché malheureusement.

Je suis retournée évidemment au Momofuku Ssäm Bar, ayant eu un gros buzz lors de ma première visite. En apercevant la pêche du coin de la rue, je salivais déjà à l'idée de me mettre sous la dent un de ces buns au porc "steamé" et les petits "rice cakes" à la chair de saucisse de canard épicée. Je ne fut pas déçue, un stop Momofuku est incontournable.



http://momofuku.com/


Dernier endroit que j'ai bien aimé pour le brunch c'est The Dutch sur la charmante rue Prince de Soho. J'y ai bu le meilleur "latté" de mon voyage si ce n'est pas mon meilleur tout court. Le menu était original. On a mangé un sandwich oeuf et "baloné" maison ainsi que des oeufs pochés avec hollandaise au Chipotle sur biscuit au cheddar et des patates rissolées appelées " hometown" mais que je qualifierais tout simplement de cochonnes.  Tout avait beaucoup de goût et l'endroit sympa.





http://thedutchnyc.com/


J'avais dans mon plan le Torissi Italian Specialties mais avoir une réservation à une heure décente s'est avéré impossible. J'aurais bien aussi essayé le Prune qui est dans ma mire depuis un méchant bout et revivre l'expérience Eleven Madison Park. Ce dernier, faisant désormais partie du Top 10 au monde de San Pellegrino, affiche complet 1 mois d'avance pour le souper et les prix du lunch ont presque triplé depuis 2011. Il faudra être chanceux pour y manger désormais et prêts a payer le gros prix.

 Résolution 2013:  Aller à NY au moins 2 fois. C'est trop hot et ce n'est qu'un petit 6 heures de machine (comme disait ma grand-mère) à partir de Montréal donc pas d'excuses!!!!! 


Pour consulter mes billets précédents sur NY:

http://bouffeviemtl.blogspot.ca/2011/04/une-foodie-new-york-part-i.html

http://bouffeviemtl.blogspot.ca/2011/04/une-foodie-new-york-part-ii.html

http://bouffeviemtl.blogspot.ca/2011/04/une-foodie-new-york-part-iii.html



8.11.12

PARK

Eh non! Mon blogue Bouffe et Vie n'est pas mort mais n'a pas été fort fort durant ma retraite d'été campagnarde où j'ai mis pas mal en veilleuse mon habituelle assiduité quant aux sorties resto.  Les fois où je revenais en ville, j'allais manger la plupart du temps dans mon "top 10" pour ne pas être déçue. Car je dois dire, 3 fois sur 4, quand j'essaie un nouvel endroit, je n'y remettrai pas les pieds. Pas nécessairement que ce soit exécrable mais pour m'attirer une seconde fois voire une troisième et pour que j'ai envie de recommander un endroit à quelqu'un, il faut que ce soit à mon goût spécial. Le petit je -ne- sais- quoi qui nous accroche, la cuisine qui a de la personnalité dans un cadre confortable, ça ne se trouve pas à tous les coins de rues.

Je ne prendrais pas la peine d'écrire un billet pour vous dire de ne PAS aller manger quelque part...je trouverais ça prétentieux et méchant vu que tous les goûts sont dans la nature alors dites vous que si j'ai envie de parler d'une place, c'est que selon moi, ça en vaut vraiment la peine.

Ceci dit ma découverte intéressante de l'été fut sans aucun doute le PARK niché dans le Victoria Village à Westmount, endroit qui ne foisonne pas de bonnes tables et qui a profité de l'engouement des résidents assez rapidement.  Manger des sushis ailleurs que chez Jun-i, pour moi, c'était comme impossible depuis 6-7 ans. Je suis toujours déçue ailleurs alors ce fut tout un événement  que lors de ma première visite au Park, on m'ait accrochée à cause des Sashimis servis dans une marinade légèrement truffée. Bonheur!

Sashimis "Park style"


 
Les poissons sont originaux et viennent d'un peu partout dans le monde.On nous a même servi une fois, des vivaneaux tués en acuponcture...oui oui meurtre tout doux, dodo avec des aiguilles.

Ce nouveau resto où l'on peut manger des sushis d'une originalité et d'une fraîcheur irréprochable n'est toutefois pas catalogué Japonais par le chef lui- même.  Antonio Park se qualifie de multiculturel dans sa cuisine, il explore beaucoup ce qui se fait ailleurs et se laisser inspirer pour créer de vrais plats "fusion".  Le résultat:  un party dans la bouche!  

Ne vous attendez pas de commander vos Nigiris à la pièce comme dans la plupart des endroits où l'on mange du sushi.  C'est au choix du chef, selon les arrivages donc plein de surprises dans l'assiette.  Mon dernier plat de Nigiri n'avait pas moins de  8 différents poissons (servi pour 2) avec des garnitures différentes pour chacun. Le saumon légèrement cuit à la torche ici avec du sirop d'érable était particulièrement séduisant.  Les deux toros (bedaine) de Hamachi (thon à queue jaune) et thon Albacore fondaient littéralement en bouche.  On propose un maki du jour, qui selon les dires de la serveuse, peut devenir le maki de l'heure...donc vous risquez de ne pas manger la même chose que votre voisin.

Nigiris

Le menu dégustation de 5 services Omakase est habituellement constitué d'une soupe, d'une entrée, d'une assiette de Nigiris, d'un plat chaud (poisson ou viande) et d'un dessert. Vaut grassement son prix de 60$ par personne. Lors de ma dernière visite, nous avons goûté à un potage de patates douces avec chips sucré et réconfortant. Ensuite une entrée de Burrata avec du homard poché citronné servi sur des betteraves blanches coupées en julienne.  Quel wow! le crémeux du fromage avec le homard et la légère acidité de ce plat en faisait une création parfaite. Qui aurait pensé à mettre du fromage Italien dans un plat Asiatique? Antonio Park.  Merci chef!


Homard & Burrata



Suivi un Omble de l'Arctique (après l'assiette de Nigiris décrite plus haut) poêlé à l'unilatérale servi sur un gâteau de courge spaghetti, champignons et une sauce au crabe légère mais intense en saveur.  Cuisson parfaite du poisson et garnitures hors de l'ordinaire.  Comme dessert, un gâteau aux épices savoureux en portion plus que généreuse.  Le menu change constamment donc ce Omakase n'est cité qu'à titre d'exemple. 


Omble de L'Arctique
 
 
 
Gâteau aux Épices
 

Petit extra hors menu demandé au chef car je trippe sur ses sashimis marinés....ici avec une sauce parfumée à la fleur de shiso...superbement malade!

Sashimis fleur de shiso


L'ambiance est très minimaliste, ce n'est pas trop bruyant et très lumineux durant le jour (ouvert pour le lunch et le brunch les week-ends)  Vous pouvez vous assoir au sushi bar pour voir le chef concocter des créations juste pour vous. La carte des vins est très correcte et il ya beaucoup de choix pour les amateurs de saké. 

Bref, j'aiiiime Park et je parie que vous aimerez aussi. Que dire de plus que... Allez-y! C'est un endroit fait pour les vrais amateurs de cuisine asiatique de qualité. Je sais que la question vous brûle les lèvres: Est-ce que Jun-i est encore mon "top sushi"? la réponse est oui. La raison se trouve principalement dans le riz...les nigiris et les makis de Jun-i sont encore pour moi les meilleurs mais Park est une expérience totalement différente qui vaut la peine et la qualité des poissons est superbe.

PS. Le chef Antonio Park avait été sélectionné pour participer à la division Montréalaise du concours Canadien culinaire "Gold Medal Plate" et a remporté  la 2e place (médaille d'argent) devant plusieurs chefs très talentueux. Bravo!! 


PARK restaurant

378 Ave Victoria,

Westmount

514-750-7534


http://www.vicpark.com/en/healthy-gourmet.html


Suivez le chef sur twitter:  @ChefAntonioPark



13.8.12

#LundiChezDanny

Le sympathique et coloré Danny St-Pierre, chef-propriétaire du restaurant Auguste à Sherbrooke, que vous avez certainement vu à la télé une couple de fois a eu la brillante et très innovatrice idée de tourner sa journée de congé du lundi en une messe hebdomadaire de party culinaire sur les réseaux sociaux. 

Le concept est assez simple: il nous donne une liste d'ingrédients à préparer à l'avance (le vendredi) pour être prêts à cuisiner "live" avec lui à 18h tapant le lundi soir. Le sommelier et assembleur de mariage bouffe et vin par excellence, François Chartier, répondant à @papillesetM (pour Papilles & Molécules) sur twitter a tout de suite embarqué dans le concept en nous proposant des vins, bières et même des thés pour accompagner la recette de la semaine. 

La communauté 2.0 de foodies s'est enflammée tout de suite, mouvement qui a créé une presque secte d'adeptes prêts à faire feu lorsque l'heure "j" arrive.  J'ai été tout de suite intriguée par la chose, suivant le fil de "tweets" des premières semaines sans vraiment cuisiner en direct car mon emploi du temps ne me le permettait pas. 

Semaine 6, je me dis qu'il est temps que j'embarque à fond dans l'expérience et je me suis pitchée à l'épicerie avec la liste que Danny publie sur le blogue de Auguste. Ici  Le fun c'est qu'on a les ingrédients mais on a aucune idée de ce qu'on va faire avec, un peu de suspense pour mettre du piquant.. le résultat final on va tous le voir ensembles. 

Je pars ma mise en place vers 17h30 et je me rends compte qu'il va falloir que je clenche pour arriver à temps...petite excitation, c'est grisant un peu. Je m'ouvre un chardonnay , le  cépage du vin #1 suggéré par François Chartier qui traîne dans ma cave , même si j'ai pas la suggestion exacte, c'est pas grave. On nous donne une piste à suivre c'est assez pour avoir du gros fun.

La recette de ce lundi 13 août était un étagé de tofu, porc haché, épinards, oignons verts avec une compote d'aubergines, tomates fraîches et curry. Le tout couronné de pacanes grillées. Une façon originale d'épicer vos soupers du lundi vous pensez? super malade!! C'était original et savoureux et le tout réalisé en moins de 30 minutes.  Concept gagnant à coup sûr selon moi. 

En cours de cuisson

Le trip c'est qu'on prépare tout notre fatra et là on attend les instructions du chef...et on essaie de suivre et de cuisiner en même temps, de prendre des clichés de notre oeuvre, on partage avec les autres twitteux qui font pareil comme nous...on pose des questions au chef si on est pas certain de ce qu'on fait et il répond du tac au tac! c'est pas cool ça?  J'ai eu comme un gros rush d'adrénaline, c'était comme les Olympiques de la cuisine et le résultat était succulent. En plus, étant seule dans ma cuisine, j'avais soudainement l'impression de ne pas souper seule parce qu'on était une grosse gang à partager le même repas, à se délecter des mêmes saveurs.
Mon assiette finale

Je crois que le chef Danny St-Pierre a mis le doigt sur quelque chose de GROS en ayant cette super idée. Je ne sais pas combien d'adeptes nous sommes à ce jour mais je parie que le nombre va augmenter et que le succès sera fulgurant.  Ceux qui ne sont pas sur twitter peuvent suivre via facebook car les "twitts" sont simultanément publiés sur la page du chef. 

Alors go gang ! Faites de vos lundis soirs, quand c'est possible, une expérience culinaire et sociale agréable en suivant les #lundichezdanny. Longue vie à cette initiative!

Et aussi,  allez manger chez Auguste quand vous passerez à Sherbrooke, un endroit cool, sans prétentions, où l'on sert une cuisine bistro généreuse et d'une justesse chavirante. 

Il suffit de suivre le "hashtag" #lundichezdanny pour avoir toutes les informations sur twitter

La page du chef sur facebook: https://www.facebook.com/#!/danny.stpierre

Le site du restaurant Auguste: http://www.auguste-restaurant.com/

François Chartier sur twitter: @papillesetM

Danny sur twitter: @DannyStPierre


19.6.12

Bistro B (Québec)


Bistro (ou bistrot), mais qu'est-ce qui le définit au juste? Ce mot a été apparemment utilisé tout d'abord en France quand quelques chefs étoilés ont décidé de mettre des annexes plus démocratiques à leur grandes tables guindées. Donc, la cuisine bistro est plus accessible pour le portefeuille, moins compliquée sans nécessairement sacrifier le côté gastronomie. On a entendu Normand Laprise à l'émission Les Chefs faire la comparaison du dressage d'une assiette à la Brasserie T versus une assiette chez Toqué! Entre 3 à 5 étapes contre 8 à 11.

Pour moi,  bistro signifie aussi qu'il y a du bruit! Un gentil brouhaha chaleureux, un service convivial, un comptoir-bar et souvent le tableau noir pour afficher les plats. Pas surprenant que la restauration subisse un grand engouement pour la cuisine de ce type,  généreuse et sympathique. Il y en a de plus en plus des bistros, et certains tombent dans les clichés et les classiques ennuyeux. Le Bistro B a tous les bons côtés mais est loin d'être ennuyeux.

Lors de ma première visite, au lunch, j'ai été immédiatement séduite par la carte des vins, présentée sur un Ipad, comprenant plein de bons choix de vins au verre, à commencer par les bulles. On a des bouteilles recherchées, principalement en Importation privée et beaucoup de petits domaines travaillant en biodynamie. Je vais au resto pour me faire conseiller de nouvelles découvertes donc je suis très déçue quand je vois une carte composée de produits réguliers de la SAQ. Pas le cas ici. Beaucoup de produits de la compagnie Raisonnance et Olea que je dois mentionner car ils offrent un super service à nous, les particuliers, qui ne font pas nécessairement de commandes à gros volume.

Je vous conseille fortement l'apéro au champagne composé avec du SABA, produit que j'ai découvert ici (importé par Olea). C'est du moût de raisin qui sert à la confection du fameux vinaigre balsamique. Mêlé aux bulles, un peu de zeste d'orange et un trait de sirop d'érable, on obtient un cocktail d'une belle couleur ambre, festif , original et parfait pour vous ouvrir l'appétit. Le champagne de Françoise Bedel que j'ai goûté également nature vaut vraiment la peine. Ah! Les bulles, je ne m'en lasse pas.



Une amie m'avait dit que j'allais tomber en amour avec les serveurs du Bistro B....Dieu! Elle avait raison. Des gens qui font leur travail avec passion et professionalisme, c'est rafraîchissant et ça crée un engouement additionnel. Bon. Faut que je parle de bouffe un peu maintenant...après l'ambiance , le service et le vin, j'ai été conquise par les assiettes.

Peu de choix sur la carte qui change assez régulièrement, ce qui rend plus facile le dilemme que j'ai toujours quand tout me tente. Le ris de veau que j'ai essayé deux fois est, à mon avis, un des meilleurs que j'ai goûté. Et comme je ne résiste jamais à ce choix sur un menu, j'en ai mangé quelques uns dans ma longue vie de débauche épicurienne. Croûte de polenta légère, garniture de gnocchis qui ont été légèrement grillés avec des salsifis, quelques amandes croquantes et une sauce crémeuse au vin blanc. Le jeu des textures en bouche est parfait et les goûts sont bien balancés avec le ris qui, servi dans quelque chose de trop gras, peut facilement tomber sur le coeur. Plat signature du chef François Blais qu'on nous a dit....et bien chapeau chef! c'est une assiette fantastique.




Tataki de saumon servi sur du daikon croquant était bien assorti à cette soirée chaude de début d'été. C'était bien réalisé et la qualité des ingrédients irréprochable.



Ensuite, la pièce de maître: la côte de boeuf, servie pour 2 personnes. Assiette gargantuesque vous trouvez? Nous aussi on a pensé ne pas être capable de la finir mais c'était tellement bon qu'on a passé au travers. La viande avait comme se doit une croute d'épice bien présente et une cuisson parfaite. La sauce Béarnaise , classique mais rien à voir avec l'espèce de mayo épaisse qu'on nous sert habituellement. Faite minute, la béarnaise je l'adopte. Super miam!



Coup de coeur pour cette assiette toute simple mais efficace de côtes de porcelet venant d'une ferme locale. Viande savoureuse, un savant mélange de haricots et légumes ainsi qu'une petite sauce divine. 1-2-3 étapes de dressage, ça n'en prend pas plus pour séduire.



J'ai goûté à plusieurs desserts mais je vous montre ici mon favori. Un shortcake aux fraises déconstruit avec de la pistache et une mousse style gâteau au fromage dans le petit pot...onctueuse et légère. La sauce au caramel vraiment cochonne apporte un peu de décadence à ce dessert à l'air léger. C'est beau et c'est bon.



Vous avez bien pigé déjà que je n'ai rien à reprocher à ce restaurant. Sans blagues, c'est rare que je n'ai pas de petit bémol mais la rouspéteuse en moi n'a absolument rien à dire. Aucune déception et ce, en trois visites.  Ce qui m'a attirée au Bistro B, c'est le fait que François Blais était l'ancien chef du Panache, mon resto favori de Québec (à revalider maintenant qu'il n'y est plus). J'aime définitivement la cuisine de M. Blais, qu'elle soit de haute voltige ou en bistronomie.  C'est désormais un de mes "must" de Québec, sur la charmante rue Cartier. Si j'étais une résidente permanente, faudrais me faire barrer de l'endroit un moment donné. C'est vraiment "addictive" comme diraient les anglais.




Bistro B
1144 Ave Cartier,
Québec

http://bistrob.ca/


Importations Privées Raisonnance


http://www.raisonnance.net/accueil_raisonnance/index.php





28.5.12

Salade de Homard

Ayant troqué le condo urbain pour un havre de paix à la campagne depuis presque un mois déjà, je me trouve à faire pas mal plus d'expériences culinaires maison que de découvertes restos. Oui , je l'avoue, je m'ennuie un peu de la proximité de cette manne de possibilités mais j'assume mon choix de vie rurale pleinement. Choix qui sera temporaire car le projet "Foodie dans les Cantons" ce n'est que pour quelques mois.

À la demande générale de mes amis qui regardent régulièrement les photos de ce que je mange, je vous livre ma recette de salade de fenouil et homard concoctée au début de la saison. Je dois avouer que ce mélange assez simple et improvisé, s'avère à mon goût la dose parfaite de croquant, de fraîcheur et de piquant. Juste assez de saveur pour mettre en valeur la chair de homard, que je vénère, et ne pas la masquer.



Donc, voici les ingrédients pour 4 portions assez généreuses:

Chair de 2 homards décortiqués. (de préférence achetés vivants et cuits à la vapeur)
2 oranges Cara cara
1 gros bulbe de fenouil coupé en juliennes fines (l'usage d'une mandoline est très recommandé)
2 cuil à soupe de mayo (maison ou du commerce)
2 cuil à soupe de yogourt nature (J'utilise le 0% grec de la marque Liberté)
1 soupçon de sauce chili à l'ail
2 oignons verts tranchés finement (partie blanche et vert pâle)
1 poignée généreuse d'aneth frais, légèrement ciselé
Sel maldon

Tout d'abord, se munir d'un grand bol à mélanger. Y mettre le jus d'une orange Cara cara ainsi que son zeste. Faire des suprêmes en enlevant la peau complètement de l'autre orange et couper en petits dés. Ajouter au jus et zeste.

Trancher le bulbe de fenouil en juliennes le plus fines possibles et les mettre dans le bol. Faire macérer dans le jus avec les oranges, le temps de finir la découpe des autres ingrédients et le mélange de la sauce.

Ajouter l'oignon vert tranché puis juste avant de servir, ajouter la chair de homard en morceaux (mais garder les pinces entières pour décorer les assiettes), le mélange yogourt-mayo et sauce chili puis le fenouil frais. Bien mélanger, ajouter le sel et servir!

Facile comme tout et c'est tellement bon. Le jus d'orange va se mélanger avec la mayo et former une vinaigrette crémeuse. Assurez- vous de tout récupérer au fond du bol et répartir également dans les assiettes.

Vous pouvez aussi servir le mélange sur du pain de ménage grillé. Cela fait un excellent "lobster roll" ouvert.

L'utilisation des oranges Cara cara est selon moi la clé du succès car elles sont un peu plus sucrées que la moyenne et bien sûr le homard et le fenouil doivent être d'une fraîcheur irréprochable. C'est avec de bons ingrédients que l'on fait de bonnes recettes. Mention spéciale à mes assiettes qui ont frappé l'oeil de lynx de quelques uns...héritage de grand-papa que je garde depuis des années en vue de mon futur chalet bord de lac. Check.

Bon Appétit!


21.4.12

Nora Gray

Ça fait quelque temps déjà que j'ai eu le béguin pour le Nora Gray. C'était un gentil "crush"  qui a évolué, au fil de mes visites,  en relation beaucoup plus sérieuse.  On a gagné mon coeur et il est temps que je vous en parle.

Ça a commencé un soir d'hiver, alors que je me suis bien sentie campée au bar dans ce petit cocon chaleureux et bouillonnant de vie. La déco est simple mais a un certain chic qui me rappelle le sous-sol de mes parents dont  les murs sont plaqués en noyer, mode tout droit sortie des années 70.  La vaisselle, elle,  me fait penser à un set de grand-maman: Réconfort. La cuisine est pas mal Italienne, origine de la chef, mais on trouve autre chose que les classiques habituels sur la carte.

Après quelques cocktails au campari, ma nouvelle marotte, j'ai pu apprécier des plats sortant de l'ordinaire comme les tripes braisées dans une sauce tomate savoureuse et la fameuse porchetta.  Un potage de topinambours et truffes avec un plat de cavatelli au sanglier pour mon partenaire de la soirée moins aventurier. Tout est délicieux en cette première fois.

J'ai aussi le souvenir d'un plat de pétoncles fameusement dorés avec un ragoût de haricots blancs qui avait juste le piquant requis pour réveiller les papilles, un soir où j'ai mangé en solo au bar. Ma découverte saveur de l'année, je la dois à cette entrée de croquette de cochon servie avec de la mostarda. Vous connaissez la mostarda? Odeur nouvelle légèrement sucrée et terriblement attirante que j'étais incapable d'identifier, puis en bouche ce fut le gros wow! C'est un condiment du nord de l'Italie aux graines de moutarde. On fait macérer des agrumes ou des fruits dans une essence de moutarde et ça donne une explosion de saveur dans la bouche. J'en ai vraiment rêvé pendant les jours suivants.  Une escalope de veau Marsala servie avec des champignons sauvages lors de ce même repas a remonté la barre de ce classique à un niveau jamais atteint.

Pétoncles et haricots

Le menu change selon les saisons et ma dernière visite m'a fait découvrir les nouveautés du printemps. J'ai été tout de suite excitée de voir que  la mostarta était encore présente mais cette fois servie avec de la cervelle de veau.  Croquer dans ces petites boules c'était comme croquer dans un nuage. Comprenez moi bien je n'ai jamais mangé de nuage mais si ça se pouvait, je suis sûre que ça ressemblerait à ça....tellement fin et moelleux. Un délice pur! Un plat qui vaut à lui seul le déplacement je vous le jure. La mostarda ici était sous forme de clémentine, qui apportait une petite amertume à la fois sucrée et parfaite.


Cervelle de veau et Mostarda

Une tagliatelle au crabe des neiges était sans contredit un item à commander pour faire honneur à la saison. Pâtes qui ont juste la bonne texture sous la dent avec une sauce tomate assez délicate pour la chair de ce sympathique crustacé.




Tagliatelle au crabe

La porchetta s'est dotée d'un air de printemps avec une garniture de petit pois verts. C'était très bon mais j'aurais aimé un peu de purée sous ma montagne de pois comme il y a dans l'assiette de porchetta  d'hiver. L'assiette de ris de veau est fort généreuse et ils sont cuits à la perfection.


Porchetta
Ris de veau

Pour une fois, j'ai décidé de piger côté carte des desserts avec une tarte à l'amande et cerises servie chaude, avec de la crème glacée maison.  C'était léger et pas trop sucré.  Le prochain coup je vais me laisser tenter par la pannacotta à la marmelade d'orange.

Tarte amande et cerises


Donc en résumé, une cuisine de marché d'inspiration italienne, généreuse et fraîche avec toujours un élément sur la carte pour surprendre et ravir les aventuriers. (tripes, cervelle ). J'ai fait de belles découvertes culinaires grâce au Nora Gray et j'en suis reconnaissante.  La cuisine est solide! Malgré le menu changeant je n'ai jamais eu de déception. En très peu de temps, le restaurant s'est retrouvé dans ma liste de préférés à Montréal.  Je le recommande sans hésitation.

On a reproché à l'endroit un niveau de décibels trop élevé. Oui, c'est vrai que le niveau sonore peut parfois atteindre un niveau désagréable. Si le bruit vous incommode je vous suggère d'aller y manger tôt, pour un souper pré-spectacle, par exemple, car le centre Bell est à deux pas. Entre 18h et 20h c'est plus tranquille côté son.  Je préconise aussi de s'installer au bar quand on est deux personnes et qu'on est dans un endroit bruyant, la proximité aide à ne pas avoir à monter le ton pour se comprendre. Et puis au bar, on peut admirer les cocktails du barman et fraterniser avec les autres clients, c'est festif!  Comme le printemps.



http://noragray.com/

Sur twitter:  @noragraymtl