28.12.11

Rétrospective 2011

Nous avons été gâtés à Montréal en frais de nouveautés excitantes durant l'année 2011. Le magasine En Route, qui a mon avis a toujours du flair en ce qui a trait aux meilleures découvertes de l'année en a nommé trois que je respecte; le 400 coups, le Van Horne et le Comptoir.  J'ai par contre été estomaquée cette année de constater que cette fameuse liste ne contenait pas le resto qui a le plus fait jaser et qui a semblé faire l'unanimité dans toute la communauté foodie: Le Filet !  Cet endroit est devenu rapidement un incontournable. Avec le chic de l'endroit, l'énorme choix de plats sur la carte (tous meilleurs les uns que les autres), le format intelligent de plats "tapas", la liste des vins recherchée, l'excellent service et la superbe terrasse avec vue sur le parc Jeanne-Mance...ben voyons donc!

Je sais que je m'apprête à m'aventurer sur un terrain glissant mais cela me démange. 1 er fait : La seule critique négative que j'ai trouvée sur le Filet venait de Lesley Chesterman (que je respecte énormément), publiée dans le journal The Gazette. Dailleurs j'étais tellement surprise de voir que son repas ne lui avait pas plu, je lui ai demandé via twitter? elle m'a dit que cette critique avait été difficile à écrire mais que c'était ça qui était ça. Le cardeau cru, mon plat fétiche (et de bien d'autres), frais et original du filet, lui a arraché du dégoût car trop salé.  Je ne connais personne à qui le Filet n'a pas procuré du bonheur gastronomique et pour moi, c'est LA découverte 2011.  Même MC Lortie dans La Presse, a écrit que le buzz autour du Filet était bien mérité. 2e fait: La personne qui choisit le top 10 des nouveaux restos canadiens au magazine  En Route, Sarah Musgrave, est une collègue de madame Chesterman employée par le même journal,  The Gazette. A- t-elle subit une influence? a- t-elle des goûts similaires? ou seulement par respect de l'opinion de sa collègue et de peur de discréditer son employeur elle aurait peut-être omis de recommander cet incontournable qu'est le Filet? Je ne sais pas mais on jase là. 

Les 400coups n'est pas bien loin derrière dans mon palmarès 2011 mais j'avoue que, pour moi, cela a été surtout pour les desserts de Patrice Demers. Il réussit toujours à me surprendre tant dans l'originalité des ingrédients, les présentations impeccables et le souci d'avoir des textures intéressantes en bouche; le soyeux, le croquant et un élément glacé se retrouvent souvent dans ses créations. Je peux même en manger plusieurs sans avoir le coeur qui lève...jamais trop de sucre. Un maître.   La cuisine de Marc-André Jetté est raffinée et ne m'a jamais déçue mais je n'ai pas de plats mémorables fétiches à me rappeler des 400coups cette année à part les desserts. C'est pour cette raison qu'il passe en deuxième après le Filet.

Je veux maintenant vous faire mon top 10 des "PLATS" qui m'ont jetée par terre en 2011, soit dans de nouvelles découvertes ou des établissements que je fréquente régulièrement. Pas d'ordre particulier.

1. J'ai découvert la Côte de Boeuf savoureuse et gargantuesque du Kitchen Gallery près du marché Jean-Talon. Cet endroit m'a charmée avec son ambiance chaleureuse, sa simplicité et la qualité de la cuisine bien sûr. Pour l'amateur de viande rouge, c'est le steak à essayer à Montréal, à partager de préférence.

2. Le lobster roll ouvert du restaurant Tuck Shop m'a fait saliver tout l'été. J'en ai profité en masse heureusement car il n'est offert qu'en saison. Je vais me "pitcher" au printemps quand la saison des homards va recommencer. Mix parfait de fraîcheur et de croquant servi sur un pain grillé. Des saveurs présentes tout en ne masquant pas l'élément vedette.

3.  Le flan de pétoncles du Jun-i. Je suis une assidue de cet endroit depuis leurs débuts, il y a 5 ou 6 ans déjà mais comme je me concentre sur la carte des sushis je n'avais jamais goûté au flan. Merci au chef du Auguste, Dany St-Pierre de m'avoir suggéré le "crazy hotate" via Twitter,  traduction "pétoncle malade" !!! c'est trop bon.

Le flan de pétoncles du Jun-i
4. Le saumon cru épicé du Bremner, nouveauté du chef Chuck Hugues dans le Vieux MTL.  Simple mais efficace...un saumon saumuré avec du raifort, servi avec des câpres frits et une crème d'aneth. Tellement bon.

5. Le Cavatelli aux joues de veau du Filet, garni de copeaux de foie gras. Le genre de plat qui fait capoter tout le monde. Des pâtes fraîches (le cavatelli est très "in"), une viande qui fond sous la dent, une sauce riche en goût et du foie gras. Que demander de plus?

6.  Le Flan de Porc sauce aux pleurottes du Tuck shop. Bon à en pleurer tout simplement. C'est riche mais servi en portion entrée heureusement.

Flan de porc aux pleurottes du Tuck Shop


7. Le Tataki de Boeuf  Wagyu du Filet avec sa sauce au sésame-gingembre.  C'est un plat très simple mais je peux même pas vous décrire comme c'est hot, faut essayer.

8. Le Cardeau cru du Filet servi avec prune japonaise, concombre, crème de wasabi et chips de plantains. Mon 3e plat fétiche de cet endroit et je vais me retenir pour ne pas vous en mettre un 4e. Vous comprenez pourquoi c'est ma découverte de l'année?

Cardeau et prune japonaise au Filet


9. Le Vert de Patrice Demers servi aux 400coups.  Étagé de pommes vertes, crémeux yogourt-chocolat blanc et granité. On y retrouve de l'huile d'olive (ben oui dans un dessert!) des pistaches et des micro-pousses de coriandre également.  Un mélange surprenant et séduisant. J'étais renversée la première fois que j'y ai goûté et je ne m'en lasse pas.


Dessert "VERT" aux 400 coups

10. Le Spaghetti de homard servi au Liverpool et également au Joe Beef, deux établissements appartenant aux vedettes de l'heure en restauration à Montréal, Dave McMillan et Fred Morin, qui ont publié LE livre de recette de l'année.  Ce n'est pas un plat super original vous me direz. Un "spag" au homard à 50$ c'est un peu malade vous me direz aussi peut-être. Mais je capote dessus, ben raide.  Juste à l'écrire j'en veux.

11. Ok. 11 car je peux pas passer sous silence les Pétoncles poêlés goûtés au DNA. Je capote sur les pétoncles, j'en commande partout et ceux- là étaient les meilleurs que j'ai mangés depuis longtemps. Caramélìsés à la perfection, avec une garniture délicate de courge musquée fumée et un mélange de noix et raisins secs dorés. Je souhaite que ce plat reste sur le menu longtemps.
Pétoncles au DNA
12. Pourquoi pas un petit dernier? un top 12 c'est cool non?  La palme du tartare de l'année revient à celui de l'Auberge St-Gabriel. Le tartare de cerf que j'ai goûté le 25 décembre était tout simplement parfait!...avec des pacanes et de la betterave rouge, j'ai été charmée. La cuisine du St-Gabriel est raffinée et généreuse, reflétant bien la personnalité du chef Eric Gonzalez.

Tartare de cerf à L'Auberge St-Gabriel
Comment parler de rétrospective sans souligner que cette année,  le premier chef vedette sur le plan international est venu planter un jeton à Montréal en revampant l'image de notre bonne vieille Rôtisserie Laurier. Ce projet a beaucoup fait jaser et je crois que d'un point de vue "business" M. Ramsay est bien conseillé puisque ça a l'air de bien marcher.  On a eu confirmation que le chef Daniel Boulud, aussi prestigieux que Gordon, aura pignon sur rue à Montréal également dans le chic Ritz rénové de la rue Sherbrooke.  J'ai hâte de voir le concept car c'est bien beau les établissements sympathiques et la cuisine bistro, mais qu'en est-il de la haute gastronomie ? celle qui va mettre Montréal dans la fameuse liste des 50 meilleurs restaurants au monde de San Pellegrino ?  Nous n'avons que deux établissements faisant partie des Relais & Châteaux par ailleurs. On ne dépense probablement pas assez à Montréal en gastronomie pour attirer ce genre d'investissements. Nous n'avons pas le bassin de population et de tourisme des grandes villes Européennes ni de New York, par exemple,  mais nous avons le talent... et c'est ce qui est dommage. Nous avons des chefs qui pourraient torcher au rang des Eleven Madison (NYC) de ce monde mais ça prend des gros sous pour avoir 30 chefs en cuisine,  un local exceptionnel et un service digne de la grande cuisine. Peut-être en 2012? dossier à suivre.

Je sais pas vous autres mais tout ça me donne extrêmement faim. Vive les chefs, vive la gastronomie, vive les repas entre amis et les découvertes. Je vous en souhaite des tonnes dans la nouvelle année qui arrive. Bisous.







13.12.11

Le Comptoir Charcuteries & Vins

Tarte de homard, oignons blonds et tomates confites
Ne vous arrêtez pas au nom pour vous faire une idée sur ce restaurant. Oui il ya un comptoir, oui il ya de merveilleuses charcuteries maison et oui il ya du vin. Mais il ya bien plus que ça! Il a fallu que le Comptoir apparaisse sur la liste des 10 meilleurs nouveaux restaurants canadiens de la revue enRoute pour que je me réveille et me décide à y aller. J'estime que cette liste est toujours "bang on the money" alors je me devais d'essayer ça.

C'est un endroit relativement petit et relativement bruyant, ce qui ne plaît pas tant que ça à matante mais dernièrement, le bruit semble vraiment tendance car tous les nouveaux restos intéressants en ont. C'est charmant pour l'ambiance le bruit, j'avoue. Je vais finir par me faire à l'idée. Heureusement nous n'étions que deux et étions assis au bar donc la proximité fait qu’on n’a pas à crier pour s'entendre.  Le deuxième et énorme avantage que j'ai constaté assise au bar, c'est qu'on peut voir le chef monter les assiettes devant nous. Lire un menu alléchant c'est le fun mais quand on a un visuel des assiettes et qu'elles sont superbes, cela met encore plus en appétit. On se pouvait plus de "Oh!" et de "Ah! C’est quoi ça?"  L'ardoise est positionnée derrière le bar donc assis au comptoir, on a la meilleure vue de tout.  

On a essayé le plateau de charcuteries par principe puisque cela fait partie du nom du resto. La qualité et le goût fantastique de la coppa et du pâté de campagne, entres autres, sont indéniables mais les plats qui ont suivis ont volé la vedette. Comme la langue de porc braisée avec raviolis farcis de racine de persil. La langue crue c'est vraiment pas beau mais dans cette assiette c'était vraiment alléchant et tendre. Je crois que je n'aurais jamais deviné ce que c'était si on ne me l'avait pas dit.  La tarte de homard avec oignons blonds  et tomates confites a été mon plat préféré ce soir là.  Vraiment superbe. Ensuite on a essayé le canard, servi en croquette pour la cuisse confite coiffée de tranches de magret. Présentation irréprochable mais le goût m'a donné moins d'émotions que les autres plats. Le flétan mariné et saisi servi avec une salade de concombres était vraiment bon. Rafraîchissant.  

Flétan saisi et concombres

Il n'y a pas de portions "entrées" ou "plats" comme tel mais c'est quand même assez généreux donc on n’a pas pu prendre plus que quatre choix à deux. Avec tout ce que j'ai vu passer, j'aurais apprécié de plus petites quantités pour pouvoir en goûter plus.  La longe de veau en tataki, notamment, garnie de ris de veau "popcorn" fera partie de ma commande la prochaine fois.  Le thon albacore et sa croquette d'aligot me fatiguait en titi aussi.  Nous avons essayé un dessert malgré l'estomac qui a envoyé un signal de satiété. C'est le danger de voir tous les beaux plats passer sous nos yeux, on peut difficilement résister et on dit à notre organe: "Tais toi!" "J'ai encore faim".

Langue de porc, raviolis et chanterelles

Une des choses qui m'a le plus impressionnée au Comptoir; après la justesse et le dosage des goûts bien sûr, c'est la qualité des présentations. On mange avec les yeux au cube ici. La tarte au chocolat blanc avec de la tire éponge et une mousse à la framboise ne faisait pas exception.
Tarte chocolat blanc

Le choix de vins est soigné et intéressant. Laissez vous surprendre par le serveur et donnez lui le contrôle, c'est beaucoup plus le fun et comme c'est abordable, pas besoin d'avoir peur de la facture. Vraiment, rapport qualité-prix intéressant.  Plats entre 7$ et 19$ (La tarte de homard étant le plat le plus cher mais incontournable). Ouvert le midi et pour le brunch du dimanche.

Encore une fois, le magasine EnRoute ne m'a pas déçue.  Le Comptoir mérite bien sa place sur cette liste autant que les 400coups que j'adore.  Pour le Van Horne, c'est le prochain sur ma liste. Il a été acclamé déjà par les foodies locaux et les critiques mais sa place dans le enRoute me confirme que je dois y aller ça presse. À suivre........ 

Pour l'article complet enRoute:
  
http://enroute.aircanada.com/fr/articles/les-meilleurs-nouveaux-restos-canadiens-2011



Le Comtoir Charcuteries & Vins
4807 boul St-Laurent,
Montréal, QC
514-844-4467

sur twitter: @Le_Comptoir4807

http://comptoircharcuteriesetvins.ca/

3.12.11

Le Bremner

Je me confesse, je n'ai jamais mangé au populaire Garde-manger, quartier général du aussi populaire chef Chuck Hugues.  J'ai entendu entre les branches que cet endroit attirait une clientèle très jeune et se transformait en "night club" assez tôt dans la soirée...niveau de décibel élevé pas bon pour la "matante" que je suis devenue. Quand la nouvelle s'est répandue qu'il avait pondu un nouveau bébé ; Le Bremner et,  que cela semblait plus tranquille, j'ai décidé d'aller tester enfin sa cuisine. Avec des ingrédients fétiches comme homard et bacon, beaucoup de chances que cela me plaise.

Donc, nous y voici, sur la rue St-Paul Est, en face du marché Bonsecours. L'entrée me fait tout de suite penser à un pub anglais (anglais d'Angleterre en s'entend...pas West Island de MTL ), on descend dans le sous-sol. C'est sombre, les murs sont tapissés de pierre et j'adore les divisions faites de murs de vitres à carreaux blancs. Vraiment style gastro-pub cool. 

Le menu me plait parce que c'est rempli de poissons et fruits de mers et c'est original. J'ai commencé par quelques huîtres frites géantes, garnies de radis mariné en allumettes et une sauce genre mayo épicée. Très savoureux et attrayant pour l'oeil. Ensuite quelques pétoncles princesses (dans la coquille) de qualité irréprochable proposée avec trois garnitures différentes. Celle aux pommes et concombres m'a charmée. 




Ensuite on a partagé un toast géant garni de homard gratiné avec une sauce style bisque. Clin d'oeil à la fameuse poutine de homard de Chuck, je présume, car les ingrédients sont similaires. Je crois que j'aurais préféré des frites au pain grillé et du fromage en grain pour apporter une texture plus intéressante mais le goût était là.

Toast homard gratiné

Le plat qui a gagné mon coeur sur toute la ligne c'est le saumon cru épicé. Saumuré avec du raifort, servi avec une crème d'aneth et des câpres frits. Piquant, fraîcheur, amertume et croquant mariés à la rondeur du saumon...tout y est! Clouée au sol, K.O. de bonheur. WOW!  Le bar cru était lui aussi fantastique, plus en douceur avec des radis marinés, de la menthe et des pistaches. Il a souffert de la comparaison avec le saumon que j'ai goûté en premier. Il faut faire le contraire mais les deux valent la peine.


Saumon cru épicé
Ensuite j'avais opté pour le pain de maïs et crevettes à l'ail. Choix qui m'a vraiment plu alors que mes amis ont été déçus par le flétan servi avec une sauce brune, des pommes de terre et du porc croustillant.  J'ai aimé le fait qu'on serve du poisson avec une grosse sauce pesante, ça fait différent.  Les rondelles d'oignons étaient copieuses et bien grasses servies avec une sauce à base de crème sûre.

Pain de maïs et crevettes à l'ail

Flétan, porc croustillant et PDT

Somme toute,  nos papilles étaient en mode surprise et émoi. On retrouve tout plein de saveurs originales et bien balancées dans les assiettes et le tout est réalisé avec des ingrédients de qualité. Présentations conséquentes avec la déco. L'utilisation de plats de fonte, de plaques de tôle et d'assiettes transparentes n'est pas monotone.  J'ai aimé.

Notre serveuse nous a fait un peu trop sentir qu'il fallait garder le rythme afin de libérer la table à temps pour le deuxième service. Se sentant pressés de la sorte, nous avons décidé de sauter les desserts et de déménager à deux pas pour la finale aux 400 coups. Donc, je ne peux pas vous dire ce qu'on offre en fin de repas mais je peux vous dire tout de même qu'on me reverra au Bremner. J'ai aimé le style, il ya des saveurs que je ne retrouve pas ailleurs et je veux les goûter encore. Ma facture de bouffe s'élevait à 50$ environ avant taxes et service. Ce qui n'est pas déraisonnable. La liste des vins comporte de bons choix et cette cuisine convient très bien à ceux qui préfèrent la bière et les cocktails en accompagnement.  Je choisirai de souper plus tard la prochaine fois pour ne pas entendre le tic tac du chrono qui me rappelle que notre repas tire à sa fin. Pouvoir s'éterniser à table entre amis est un luxe dont je ne me passerais pas.


Le Bremner
361 rue St-Paul Est,
Montréal


http://crownsalts.com/lebremner/